Sûreté aéroportuaire : L’étonnante SRDI veut bloquer le processus

La société unipersonnelle SRDI utilise la presse locale pour dénigrer l’Etat malgache. Elle menace même de faire une poursuite en justice. Le problème a commencé avec la résiliation d’un contrat récusé par l’Aviation civile de Madagascar (ACM), suite à une décision de la Cour suprême de Madagascar. 

Article de Antsa Ramaroson pour Midi Madagasikara
Enquête du Journal de l'Economie

La société luxembourgeoise SRDI n’a pas encore digéré la résiliation du contrat pour la réalisation du programme en BOT, portant la mise en place de système de sûreté aéroportuaire dans huit aéroports de Madagascar. En effet, cette société cherche tous les moyens pour dénigrer l’Etat malgache et bloquer le processus du programme. Une démarche qui ne lui est pas nouvelle, vu ses nombreuses mésententes comme celle avec le gouvernement de Togo ou avec les autorités en Belgique.
Incompétente
La Cour suprême a tranché pour la résiliation du contrat avec la SRDI pour de nombreuses raisons. Malgré les nombreux motifs déjà cités, les informations disponibles sur Internet, à propos de cette société unipersonnelle créent encore des surprises.
« D’après les renseignements sur les sites legilux.lu et rcsl.lu, la SRDI est une société unipersonnelle basée au Luxembourg avec un siège social qui serait une boîte aux lettres. Son seul actionnaire est à Belize, un paradis fiscal figurant sur la liste noire internationale. En outre, ses bilans affichent des résultats négatifs de -16.248,12Euros en 2011 ; -89.883,91Euros en 2010 ; et aucune activité considérable avant cela », a-t-on appris des investigateurs du Journal de l’Economie de Madagascar, qui suivent de près cette affaire. Certes, la SRDI est incompétente pour des travaux d’envergure comme le projet BOT. De plus, les autorités luxembourgeoises ont confirmé que Jean-Marc Demoulin, représentant la société unipersonnelle n’avait aucun agrément pour travailler dans le domaine sécuritaire. Les statuts de la SRDI ne mentionnaient même pas qu’elle pouvait exercer des activités de sûreté et de sécurité. « Ce monsieur Demoulin s’est dépêché, après avoir vu son contrat résilié, de faire rectifier en 2012 ses statuts pour y faire figurer le gardiennage… et la sécurité », a affirmé le Journal de l’Economie.

Spéculation
Comme l’affaire est de plus en plus connue, les personnalités en bonne position profitent. « Le Belge David Verly cherche à faire fructifier sa proximité avec le Premier ministre Omer Beriziky, dont il se présente parfois comme le fils spirituel… Il vient de convaincre la société SRDI de faire appel à ses services pour résoudre un litige qui l’oppose depuis deux ans avec l’ACM à propos d’un contrat de sûreté aéroportuaire… », a-t-on lu dans la Lettre de l’Océan Indien. Bref, la situation devient de plus en plus compliquée. Il faut croire que de nombreuses personnalités sont contre la mise en place du système de sûreté aéroportuaire à Madagascar. Si ce système vise en premier lieu à détecter des objets pouvant nuire à la sûreté, il peut également permettre d’appréhender les trafics illicites qui ont déjà créé une forte réputation de Madagascar vis-à-vis du reste du monde.

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