Sous l’étoile du Maroc, la Foire internationale de Bamako tente sa renaissance

Le roi Mohammed VI et le président malien IBK
par Nicolas Marmié/JDE
Malgré Ebola, la crise islamiste qui gangrène le Nord du pays ou l’effondrement de l’industrie touristique, les opérateurs économiques maliens se sont retrouvés avec leurs homologues étrangers, deuxième quinzaine de janvier, à l’occasion de la Foire exposition internationale de Bamako (Febak) dans une ambiance qualifiée de « renaissance » par la presse nationale.
Trois ans de guerre dans le Nord du pays (Azawad) ont considérablement affecté le Mali, carrefour commercial historique de l’Afrique occidentale, et ont entrainé l’annulation des précédentes éditions depuis 2012.
Organisée par la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali, en partenariat avec le Centre Marocain de la Promotion des Exportations et l’Office des Foires et Expositions de Casablanca (OFEC), la FEBAK 2015 constitue la plus importante des manifestations commerciales du Mali avec plus de 1000 exposants de tous les secteurs : commerce, agriculture, élevage, industrie et artisanat. Le sponsor officiel de l’événement est la Banque de Développement du Mali-BDM SA.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) accompagné du Premier ministre, Modibo Keita, a, en personne, inauguré l’événement. Le chef d’Etat malien a rendu hommage au Royaume du Maroc pour son implication dans l’organisation de la FEBAK et des 7.000 m2 de stands qui répondent à tous les standards internationaux. « Ce que j’ai vu ici est à hauteur de dignité, authentique du Mali et illustre la qualité des relations multiséculaires entre les deux pays », a poursuivi IBK.
C’est donc par une porte baptisée « Royaume du Maroc » que quelque 200.000 visiteurs ont afflué dans les cinq chapiteaux géants du centre d’exposition de la capitale malienne. Le royaume chérifien, deuxième partenaire économique du Mali, a saisi sa qualité de pays co-organisateur pour déployer sa puissance commerciale dans la sous-région. Banques (BNI-Ittijari), télécommunications, (Malitel-Maroc Telecom), assurances (Colina-Saham) : le Maroc a lourdement investi dans tous les secteurs stratégiques de l’économie malienne. L’Ambassadeur du royaume chérifien au Mali a rappelé que 17 conventions et accords de partenariats avaient été signés entre les deux pays, lors de la visite en février 2014, du Roi Mohammed VI au Mali. Presqu’un an après cette visite historique, « le bilan de la mise en œuvre est encourageant », estime Hassan Naciri.
« Nous avons explosé nos prévisions, je reviendrai » se félicite, pour sa part et  en anglais, Ricky, un commerçant pakistanais de bijoux fantaisie originaire Peshawar. Onguents du Bénin, marmites chinoises, tissus sénégalais, motos indiennes, panneaux solaires allemands, pompes à eaux françaises, opérateurs téléphoniques, volailles maliennes, jus de fruits sénégalais, engrais burkinabé : presque tout l’éventail de la production manufacturée mondiale a été présenté au public malien, toujours friand de découvertes et de nouvelles opportunités. « Nous, Maliens, sommes nés avec la bosse du commerce » résume Modibo, représentant d’une cimenterie, « encore faut-il que les terroristes (séparatistes fanatisés du Nord Mali, NDLR) nous laissent travailler en paix au lieu de jouer de la kalachnikov ».

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