Le groupe Volkswagen, la cible parfaite

Des militants de Greenpeace sur un bâtiment du groupe Volkswagen







Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy | ICCT | Greenpeace

BERLIN, 16/08/2016 (journaldeleconomie.com) -- Occuper la première place mondiale des constructeurs automobiles a un prix. Le groupe allemand Volkswagen, propriétaire de la marque éponyme, ainsi que d'Audi, de Porsche, de Seat, de Bentley, de Lamborghini ou encore de Skoda vient de le comprendre à ses dépends. Après avoir affiché une santé de fer, avec plus de 100 milliards de chiffre d'affaire en 2015, et occupé cette première place très convoitée, le groupe allemand a reçu de plein fouet l'effet du scandale de son moteur diesel truqué.
Si Volkswagen a annoncé pouvoir réparer et remplacer quelques 5 millions de moteurs diesel truqués pour les deux prochaines, la marque n'est pas encore sortie de la tempête médiatique. Le groupe Volkswagen est en effet de nouveau cité dans une liste de marques où les voitures présentent des défauts dans le système de verrouillage. Une conférence organisée à Austin au Texas a fait état de défauts dans la sécurité des véhicules de quelques marques : Renault, Dacia, Opel, Ford, Citroën, Fiat, Seat, Audi et Volkswagen. Des universitaires y ont établi un rapport sur la possibilité de "cloner la télécommande" de plusieurs véhicules européens et américains, en citant Ford dans sa liste. Les données de cryptage de ces télécommandes seraient en effet à la portée du premier pirate informatique venu et ces chercheurs ont démontré la possibilité assez aisée d'accéder à ces véhicules.

Le périmètre du groupe Volkswagen en 2015 - infographie : Le Figaro

Loin des débats technologiques, un autre rapport, européen cette fois, révèle quant à lui "les dessous de l'affaire Volkswagen". Ce rapport émanant de l'Ecole de Guerre économique (EGE) évoque une bataille engagée en marge de celle des technologies, citant les débats sur les accords transatlantiques, le TAFTA. L'EGE, réputée proche du ministère français de la Défense et du DCI (Défense Conseil International), a publié un rapport accusant l'ICCT (International Council on Clean Transportation) de se faire appuyer par de grandes marques américaines à travers des subventions directes. Le rapport fait état de collusion entre l'observatoire du standard américain sur les normes, dénommé CAFE, l'ICCT et ces constructeurs américains sur la question de l'écologie dans le transport.

Il faut noter que le groupe Volkswagen a accepté de débourser 10,7 milliards de dollars sur l'affaire des moteurs diesel aux Etats-Unis, un paiement assorti d'une autre somme de 2,7 milliards de dollars pour agence publique américaine EPA (Environmental Protection Agency). Volkswagen fait ainsi machine arrière après une autre accusation en France de l'avocat François Sartre sur le même sujet de la fraude sur les moteurs diesel en janvier 2016. A l'époque, cet avocat marseillais, auteur du site Faussewagen.com, a fait l'objet d'une demande de 25.000 euros de dommages et intérêts par le groupe allemand, avant l'aveu de cette dernière sur cette fraude sur le marché mondial.

L'on se souvient de ce que la marque Toyota a subi en 2014 quand le géant nippon a ravi à GM (General Motors) cette place de leader après 70 ans de règne sans partage. Cette année là, Toyota a réalisé un rappel massif de véhicules, 6,39 millions, un record pour le secteur. Plusieurs points ont été évoqués à l'époque : défauts sur les airbags, sur les freins, ou sur la protection contre l'incendie, ou encore sur les ordinateurs de bord des modèles les plus sophistiqués, notamment le haut de gamme où Lexus, la marque premium de Toyota, a fait un parcours sans faute face aux marques premium historiques, allemandes et américaines.

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