Présidentielle au Gabon : L’argument xénophobe soulève des polémiques

Jean Ping est candidat à la présidentielle au Gabon, avançant ses origines chinoises et décriant la haine des médias






Journal de l'Economie | L.Nguema | Tsirisoa Rakotondravoavy


LIBREVILLE, 26/08/2016 (journaldeleconomie.com) -- L’élection présidentielle gabonaise se tiendra ce samedi 27 août. La période de campagne électorale a été riche en invectives. Les opposants à Ali Bongo Ondimba, l’actuel chef de l’Etat et qui brigue un second mandat, n’ont pas été avares de critiques, même les plus douteuses. 

Et c’est dans ce contexte tendu que les Gabonais ont de plus en plus de mal à comprendre l’attitude du candidat opposant Jean Ping et de son clan. Ce dernier affiche, en cette période de campagne électorale, une xénophobie que l’on n’a jamais pu noter de la part d’un politicien du pays. Traiter ainsi les métisses d’ «étrangers » alors qu’il est lui-même fils d’un immigré Chinois, arrivé au Gabon il n’y a pas très longtemps. Voilà ce que le candidat utilise actuellement comme principal argument tout en sachant que ce genre de propos a provoqué le chaos ailleurs. L’exemple de la Côte d’Ivoire, pays d’origine de sa femme, est toujours dans nos mémoires.

Force est pourtant de remarquer que nombre de Gabonais ont une parenté autre que gabonaise. La population du pays est en grande partie métissée, mais les Gabonais de souche n’ont jamais posé un problème à cette question. Le « vivre ensemble » a été une réalité vécue depuis plusieurs générations. C’est bien la première fois qu’un candidat à l’élection présidentielle en fait toute une histoire alors qu’il est lui-même métisse, portant un nom loin d’être Gabonais. 

Ce qui amène certains observateurs à considérer que Jean Ping est, une fois de plus, en train de se tirer une balle dans le pied. Le métissage est pourtant un phénomène très répandu sur le continent africain. Actuellement, de plus en plus d’Africains exigent une excuse publique de la part du candidat « inique » de l’opposition qui semble multiplier les bourdes. En raison de cette attitude, on comprend de moins en moins le refus de Jean Ping de participer à un véritable débat public, alors que tous ces sujets polémiques, qu’il lance à la figure des Gabonais qui ne s’y attendaient guère, méritent des discussions et des échanges francs.

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