Turbulence chez Etihad Airways

Etihad Airways risque une perte en 2016 en contrôlant trop de compagnies aériennes en difficulté

Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy


ABU DHABI - 26/12/2016 - La compagnie d'Abu Dhabi, Etihad Airways passe actuellement par une zone de turbulence. 13 ans après sa création, Etihad, qui a occupé le trio de tête dans l'acquisition et de prises de participations dans d'autres compagnies de plusieurs continents, se retrouve dans une difficulté financière et une crise de gouvernance sans précédent. L'agence Reuters a en effet annoncé le départ prochain de son directeur général, l'australien James Hogan. Ce départ non confirmé par la compagnie annoncerait un coup de frein sur les acquisitions boulimiques et des prises de participations d'Etihad dans les compagnies européennes. On laisse entendre notamment sa sortie, entre autres, du capital d'Alitalia et d'Air Berlin. 


Ces deux compagnies n'ont jamais réussi à retrouver le chemin des bénéfices. Après plusieurs plans de redressement avec d'autres compagnies avant Etihad, Alitalia perd toujours de l'argent, plus de 500.000 euros... par jour. Cette compagnie de l'Emirat d'Abu Dhabi a pourtant englouti jusqu'à 1,8 milliards d'euros pour renflouer les caisse de la compagnie italienne.

Par ailleurs, Etihad Airways serait sur le point d'annoncer un plan de réduction qui pourrait atteindre 12,5% sur l'effectif d'Alitalia dont elle détient 49% du capital. La compagnie n'exclut par une suppression d'emplois, entre 1.000 et 2.000 postes l'année prochaine. Alitalia a certes réduit ses pertes à 200 millions d'euros en 2015 mais va doubler en 2016, et le pire pourrait être atteint, 500 millions d'euros de perte en 2017, si rien n'est fait. Les analystes du secteur aérien mondial ont conclu qu'Etihad a sous-estimé les besoins financiers dans le redressement des compagnies en difficulté où elle a pris des participations. A part Air Berlin, sur un marché allemand dominé par Lutfhansa, et Alitalia, Etihad s'est, selon eux, hasardé dans des compagnies opérant sur des marchés disparates et de second ordre : Aer Lingus, Air Serbia, Jet Airways, Darwin, Virgin Australia, Air Seychelles. Pourtant dotée d'appareils de dernière génération comme Emirates et Qatar Airways, Etihad peine à financer son développement. Il faut noter que Qatar Airways a aussi fait beaucoup d'acquisitions mais dans des compagnies de référence comme British Airways, Iberia, Vueling et Latam, aux Etats-Unis.

Etihad a affiché un bénéfice de 103 millions de dollars en 2015, pour un total de 100 millions de passagers transportés avec tous ses partenaires, son chiffre d'affaires culminant à 9,02 milliards de dollars. Mais la situation financière des compagnies qu'elle contrôle aura eu raison de sa performance et une perte n'est pas exclue pour 2016.

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