Marine Le Pen : il faudra rembourser Papa, les Russes et l'Europe !

Marine Le Pen et Wallerand de Saint-Just auront à déployer leur talent de négociateurs pour sortir le FN du rouge. (photo : Reuters) 


par Tsirisoa Rakotondravoavy | Journal de l'Economie 


PARIS- 27/06/2017 - Jean-Marie Le Pen s'attend à un remboursement sans délai de l'argent qu'il a mis à la disposition de Marine Le Pen pour la dernière campagne présidentielle du Front National. Mais les bruits de casseroles trainés par ce parti de l'extrême droite française s'amplifient au delà de la France.


Marine Le Pen, fraichement élue parmi les huit députés FN à l'Assemblée nationale française, n'avait pas besoin de ces dernières informations pour réparer les dégâts électoraux récents. Que Jean-Marie Le Pen critique la gestion catastrophique du parti par sa fille, ça passe encore. Mais que le fondateur du FN, positionné très tôt à droite de la droite du paysage politique français, risque de ne plus se faire rembourser, cela passe très mal. Après 500.000 voix électorales perdues entre 2012 et 2017 et la débâcle du second tour suivie des scores médiocres aux législatives, Jean-Marie Le Pen n'a pas caché qu'il entend bien se faire rembourser sans délai des 6 millions d'euros qu'il a prêtés à Marine Le Pen. Il le lui a rappelé vivement le 20 juin à son 89è anniversaire. Marine Le Pen a fini par interdire à Jean-Marie Le Pen l'accès au bureau politique du parti. 

Côté russes, la First Czech-Russian Bank a elle aussi rappelé aux financiers du FN qu'ils lui doivent 9,4 millions d'euros, débloqués en 2014 et à rembourser intégralement avant septembre 2019. La First Czech-Russian Bank a en effet connu des difficultés après que la justice russe ait été saisie pour la mettre en liquidation avec deux autres banques, la Strategy Bank et la NKB. Ces deux banques auraient dû également prêter 3 millions d'euros supplémentaires au FN. La First Czech-Russian Bank a été mise sous tutelle de l'Agence d'assurances des dépôts bancaires (ASV) russes et de la Banque de Russie pour ses opérations de redressement et de recouvrements.

A Bruxelles, une enquête attend Marine Le Pen dans un futur proche, celle des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires pendant son mandat de député de l'Union européenne. Si sa culpabilité est avérée, son immunité parlementaire étant suspendue, L'UE a déclaré vouloir récupérer un dédommagement de 5 millions d'euros sur l'affaire.

Pour boucler l'épisode des difficultés du FN, les détenteurs du bail du Carré, siège du FN à Nanterre, ont eux aussi mis fin au contrat qui les lie au parti.

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