APICULTURE



La filière Miel, un territoire encore inexploré


On dit souvent que le travail d’éleveur apicole et de producteur de miel est surtout une activité secondaire ou de la bonne vieille expression « travail de retraité ». Dans un certain angle, ceci est vrai à cause du moindre coût de temps que cela demande. Selon les explications de certains professionnels, une personne travaillant dans ce domaine ne prendrait en moyenne que 2 ou 3 heures par jour pour les travaux de soins et maintenance des ruches. En plus de cela, la période de miellée, équivalente à la période de floraison, ne durerait qu’approximativement 6 mois, de mars à août pour les haut plateaux et d’octobre à février pour les zones côtières). Il est pourtant à déplorer que, vu le nombre et la qualité des exploitants de la filière, les revenus ne peuvent encore satisfaire ces derniers car ils restent irréguliers. Néanmoins, la filière à Madagascar présente encore une marge de développement car elle reste encore inexplorée et peut représenter une activité à part entière.

Les informels pour développer la filière

La méthode traditionnelle d’apiculture passe avant toute autre méthode dans le développement du secteur à Madagascar. Selon le Secrétaire Général de la Fédération Nationale Apicole, « moins de 20% des acteurs de la filière sont dans le cadre formel ».


Reconnaissance de l’Etat pour une filière désignée « non identifiée » à l’imposition et « non reconnue » à la banque, application des lois en vigueur plus ou moins complète concernant le secteur…autant de priorités auxquels s’y atteler pour un domaine dans lequel Madagascar peut entrevoir de larges opportunités économiques. Cette idée de ne pas donner sa place réelle à la filière a ainsi fait proliféré les apiculteurs informels et adeptes de méthodes encore traditionnelles, loin de la normalisation. A ce jour, André Rasamindisa, Secrétaire Général de la Fédération Nationale Apicole ou FENAPI avance une statistique de moins de 20% des acteurs concernés, considérés comme formels. En effet, malgré les démarches entamées et les interpellations de responsables étatiques pour un développement et une promotion de la filière, très peu voire aucune mesure stricte n’a été appliquée. « Il est difficile d’adapter les paysans à de nouvelles méthodes d’apiculture. S’en tenant à celles traditionnelles, ils n’appliquent aucune normalisation. Leurs produits inondent facilement le marché local et ceux qui respectent certains critères sont simplement disqualifiés » déplore le Secrétaire. Car le miel liquide obtenu grâce à des méthodes traditionnelles se vend moins cher et reste accessible à bon nombre de consommateurs, pourtant le produit tend vers une plus grande exposition à des risques de maladies vu la baisse considérable de sa qualité à cause des négligences même dans la démarche de production. « Le miel sur le marché local n’est souvent qu’un mélange de caramel et de miel liquide, » évoque toujours André Rasamindisa, les indices de prix avec le miel liquide de bonne qualité se situant entre 3.000 Ar et 5.500 Ar pour une quantité de 500g.

Rentabilité plus sure

Le miel reste une grande opportunité pour un pays comme Madagascar, sans considérer l’embargo qui a affecté la filière ces quelques années. Variant selon les zones de productions, la qualité, la saveur et les composantes du produit diffèrent et lui donne une valeur qualitative à permettre un rendement économique considérable.
(lire la suite sur le Journal de l'Economie N°91 de la semaine 21 février à 27 février 2011)

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