Madagascar a-t-il les moyens de devenir le grenier de l'Océan Indien ?
Un cercle vertueux s'est visiblement créé depuis quelques temps dans le secteur agricole à Madagascar. Des signaux sont en effet palpables concernant ce secteur largement majoritaire dans l'apport sur l'économie du pays. Les seuls croissances visibles dans la création d'entreprises en 2011 sont dans l'agriculture et les métiers connexes de l'agri-business. Une exode urbaine est aussi constatée depuis les deux dernières années. Crise? Chômage? Fracture culturelle? Tout cela peut expliquer ce phénomène.
Mais d'autres pans du secteur agricole attirent aussi notre intérêt avec l'annonce de plusieurs projets partenariats et de coopérations avec des étrangers. L'annonce par la puissante Fédération des Chambres de Commerce et de l'Industrie avec ses 54.000 entreprises dans 22 régions de Madagascar de la ré-dynamisation de l'industrie agricole en 2004 commence à porter son effet car plusieurs bailleurs et institutions de coopérations ont suivi l'appel de la FCCI : FIDA dont on connait le dernier déblocage pour Madagascar, l'PNUD et l'AFD. Ces bailleurs ont décidé de ne pas "couper les ponts" avec Madagascar et ce n'est pas un hasard. La surface de terre en friche cultivable à Madagascar est considérable par rapport aux demandes dans la région Océan Indien : riz, maïs, litchi, haricots, patates douces, oignons, fruits et surtout huiles essentielles connaissent une demande croissante. Rien dans que la région Nord-Ouest du pays : on peut compter 425.000ha cultivables dont 155.000ha seulement sont exploités soit 37%. La marge est énorme et les opérateurs étrangers en sont conscients. Les opérateurs mauriciens lors de la dernière édition de la FIM Foire Internationale de Madagascar ont annoncé très la couleur : "nous sommes venus en masse, et lors de la prochaine édition en 2013, nous occuperons plus de 2.500m² que nous avons déjà réservés." Lors de la rencontre "Madagascar au Caudan" troisième édition à l'île Maurice, le chargé d'affaires de Madagascar sur cette île soeur a réitéré cet intérêt particulier des mauriciens sur nos produits et nos terres. Pour le secrétaire général de la Commission de l'Océan Indien COI, Jean-Claude de l'Estrac, "Madagascar maîtrise deux des trois éléments pour mettre en place le projet "Madagascar, grenier de l'Océan Indien" : faire et savoir-faire. Il reste le faire-savoir pour mieux communiquer sur ce qui se fait."
L'obstacle revient toujours aux politiques avec l'éternelle recherche de volonté de stabiliser et de faire avancer le pays. La vice-primature chargée de l'Aménagement du Territoire a répliqué à Marovoay et à Majunga avec la mise en place d'outils sectoriels à utiliser par tous les gouvernements successifs destinés à instaurer une stabilité de l'économie malgache malgré les changements. Mais sera-ce suffisant ?
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