Forum economique des Îles de l'Océan Indien 2013 : Indianocéanie, oui. Îles Eparses, à discuter pour Madagascar.

Jean Claude De l'Estrac milite ouvertement et sans répit pour une intégration plus effective des îles de l'Océan Indien sur trois domaines clés : maritime, aérien et numérique. La logique économique de la région tient sur ces trois voies, pour que chaque île retrouve une croissance durable.

par Tsirisoa Rakotondravoavy

Les Îles Eparses, un dossier épineux entre Madagascar et la France

Indianocéanie, c'est le maître-mot de Jean Claude de l'Estrac dans tous ses discours pour qui veut l'entendre. Le secrétaire général de la Commission de l'Océan Indien persiste sur cette voie que les îles de cette région devraient prendre pour faire face à la crise économique internationale et ses conséquences, ainsi qu'à des crises politiques comme celle qui pourrait être épiloguée à Madagascar. De l'Estrac a repris ses mêmes propos lors de la dernière rencontre sur la connectivité aérienne : "Persister sur la voie de la disparité des offres des compagnies aériennes en ordre dispersées ne mènera que vers l'échec".
Il veut à tout prix remettre le débat de l'inter-connectivité jusqu'à ce que cette dernière idée porte ses fruits pour toutes les îles. Il milite ouvertement et sans répit pour une intégration plus effective sur trois domaines clés : maritime, aérien et numérique. La logique économique de la région Océan Indien tient sur ces trois voies, pour que chaque île retrouve une croissance durable. Cette logique d'intégration régionale devrait se retrouver, a affirmé Jean Claude De l'Estrac devant 300 participants à la clôture de ce forum à l'île Maurice le 23 octobre dernier, sur tous les secteurs : transports, technologies de l'information, agriculture, tourisme ou encore l'arbitrage... D'ailleurs, pour le secteur agricole, De l'Estrac a confirmé, chiffres à l'appui, le projet de faire de Madagascar le grenier de la région : 90% des terres arables de l'Océan Indien se trouvent sur la Grande Île. Cette information, capitale pour toute la région, était mainte fois relayée l'année dernière mais sa mise en pratique est complexe du fait du nombre des paramètres qui y seront engagés : politique, économique, culturel... Une cinquante opérateurs malgaches ont participé au FEIOI, où la Réunion, Maurice, les Seychelles, les Comores, Mayotte et même de nouvelles îles comme le Sri Lanka et les Maldives étaient présents.
En marge de ce FEIOI, il est à retenir deux événements importants qui sont intervenus dans la région. La première était l'intervention d'Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires Etrangères et expert en relations internationales sur Réunion 1ère appuyant l'aide de la France à la Réunion sur tous les plans, notamment économiques, mais aussi l'indépendance des pays à élire leurs dirigeants, faisant référence à la non-intervention française sur les affaires intérieurs à Madagascar. Il a évité de se prononcer sur le dossier des Îles Eparses, bloquant les relations franco-malgache.

Îles Eparses : plage déserte, végétation luxuriante et ... piste d'atterrissage.
Le candidat à l'élection présidentielle à Madagascar, Hery Rajaonarimampianina, ancien ministre des Finances et du Budget, a fait une irruption inattendue sur ce sujet épineux. Il a affirmé que s'il sera élu, il "fera tout pour récupérer ces îles malgaches du Canal de Mozambique" qui sont Bassas da India, Europa, les Iles Glorieuses et Juan de Nova, inscrites unilatéralement dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) après l'Indépendance de Madagascar en 1960. Il faut noter que ce dossier était déjà rapporté par une délégation malgache auprès de l'ONU durant la période de transition. Ces îles dont les seuls présences se résument par des occupations militaires et scientifiques françaises sont riches en poissons et surtout en ressources d'hydrocarbures. Alors pétrole ou pas pétrole ?

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