par Liva Rakotondrasata
Considérée jusqu’au milieu des années 2000 comme l’organisation sous-régionale la plus en avance au sud du Sahara, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) peine aujourd’hui à avancer. Pourtant, les échanges entre pays et entreprises de la sous-région progressent régulièrement et tout le monde s’accorde sur l’importance capitale que revêt, sur le plan économique, le défi de l’intégration régionale. Rappelons que c’était en 2008 que la SADC a décidé la création d’une zone de libre-échange pour promouvoir le commerce sur un marché d’une valeur de 360 milliards de dollars et doté de plus de 150 millions de consommateurs potentiels.
Depuis, aucune date n’a été avancée concernant la mise en place effective de cette zone de libre-échange qui prévoit la création d’une union douanière et la fixation d’un certain nombre de critères de convergence comme la maîtrise de la dette et des déficits publics. Notons que les farouches partisans de l’intégration totale réclament l’adoption même d’une monnaie unique en 2018 afin d’éliminer notamment les distorsions associées aux variations des taux de change.
Certes, la peur d’une trop forte domination de l’Afrique du Sud, première puissance économique du continent, n’incite pas certains pays à aller de l’avant. Mais le principal blocage, selon les analystes, se situe au niveau des problèmes politiques que rencontrent les membres de la Communauté. La République Démocratique du Congo demeure un Etat fragile, n’étant jamais à l’abri d’un nouvel acte de déstabilisation. C’est aussi le cas du Mozambique où le spectre de la guerre civile plane encore. A Madagascar, le processus de sortie de crise n’est pas encore achevé. Quant au Zimbabwe de Mugabe, son avenir politique reste une grande énigme…
Rappelons que la Conférence pour la Coordination du Développement de l’Afrique Australe, qui n’est autre que l’ancêtre de la SADC, était née au début des années 80 afin de réduire la dépendance économique vis-à-vis de l’Afrique du Sud de l’apartheid.
0 Commentaires