France : Un Valls à un temps

par Nicolas Marmié

Moins de 24h00 après l'annonce des résultats, François Hollande, l'air grave et solennel, a annoncé le 31 mars la nomination de Manuel Valls à Matignon. « Electrochoc », « coup de barre », « nouveau cap »...

Manuel Valls, nouveau premier ministre français D.R.


Souvent critiqué pour son indécision, le président français n'a pas été long à tirer les conséquences du naufrage électoral des municipales. Moins de 24h00 après l'annonce des résultats, François Hollande, l'air grave et solennel, a annoncé le 31 mars la nomination de Manuel Valls à Matignon. « Electrochoc », « coup de barre », « nouveau cap », la presse française a, dans sa majorité, salué l'initiative du chef de l'Etat pour tenter de sortir les Français de leur « morosité » et de leur « déception ».
Un titre en chassant un autre, François Hollande peut se féliciter de ne pas avoir eu davantage à se justifier de l'effondrement de son parti, et de la gauche en général. Pas plus que des mauvais résultats enregistrés tant sur plan du commerce extérieur ou du chômage. Une nouvelle page du quinquennat s'est ainsi ouverte, les cendres de la débâcle étant encore fumantes.

La bourse de Paris est repartie dans le vert et les principaux opérateurs économiques, français et étrangers, semblent soulagés de voir s'achever un épisode de deux ans notamment marqué par un manque de lisibilité et de constance dans l'action de l'exécutif.
Cet épisode de la Vème République est à juger à l'aune de la situation à Madagascar. Deux mois et demi après son élection, reconnue et saluée par la communauté internationale, le président Hery Rajaonarimampianina n'a toujours pas choisi son chef du gouvernement. Même si cette nomination semble imminente, cet attentisme commence à entamer sérieusement le bénéfice d'un processus électoral délicat, voire tortueux, mais mené à son terme. Washington, Paris, le FMI et les opérateurs économiques étrangers restent suspendus à ce choix présidentiel pour réamorcer une authentique coopération avec la Grande île. L'évaporation du pouvoir central était une critique récurrente à l'encontre de l'autorité de transition d'Andry Rajoelina et a été un frein majeur au déblocage des investissements et de l'aide étrangère. « Quand on est invité à un dîner officiel, on ne s'intéresse pas qu'au menu, on regarde surtout le plan de table » commente un diplomate occidental. Encore faut-il qu'il y ait un maître de maison...

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