Vue aérienne prise par Johnny Miller sur la ville du Cap, extrait de la série "Unequal Scene"
Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy | Unequal Scene
LE CAP - 05/01/2017 - La période sombre de l'Apartheid est révolue et, depuis 23 ans, les sud-africains ont le même droit. Ou presque... Johnny Miller, un photographe basé au Cap, a utilisé un drone pour capturer des images et des vidéos pour illustrer une réalité difficile en Afrique du Sud. Dans son exposition virtuelle intitulée "Unequal Scene", les images de Miller montrent une nouvelle fracture qui ronge le pays avec des délimitations physiques qui séparent certains quartiers ultra-riches des townships, cabanes et bidon-villes. Parfois, l'écart n'est que de 200m, matérialisé par des marécages, des buffer-zones. Souvent, les séparations sont faites de clôture électrique et de gardes armées.
Bien que les raisons de la répartition entre les riches et les pauvres puissent différer d'un pays à l'autre, l'inégalité révélée par Miller peut être largement expliquée par la fracture sociale extrême engendrée par des années de politiques raciales où, selon Miller, certaines communautés étaient "conçues en tenant compte de la séparation raciale", tandis que d'autres se développaient "plus ou moins de manière organique". Il y a 22 ans, cette nouvelle réalité, illustrée par ses photos, démontre que nombre de ces barrières, et les inégalités qu'elles ont engendrées, existent toujours. L'Afrique du Sud a beau être le pays le plus industrialisé du continent, ces images du Cap constituent un témoignage d'une fracture sociale flagrante accompagnée d'un niveau de corruption élevé chez les politiques.
"Les différences dans la façon dont les gens vivent sont parfois difficiles à voir quand on est au sol. Avec l'altitude, on peut voir les choses d'un nouveau point de vue, voir les choses telles qu'elles sont réellement", déplore Johnny Miller.
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