La grève des douaniers à Madagascar plombera davantage le climat des affaires du pays

Le secteur privé malgache demande l'arrêt de la grève des services douaniers à Madagascar. (de g. à dr. : P.Rajaonary (Fivmpama), F.Rajaonera (SIM) et C.Giblain (GEFP) 


Journal de l'Economie | Elite 


ANTANANARIVO- 29/06/2017 - Suite à la grève illimitée des services des douanes malgaches annoncée depuis le 27 juin, le secteur privé malgache, réuni à travers le Groupement des entreprises malgaches (GEM), le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM), le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) et le FIVPAMA (Groupement des entrepreneurs malgaches), lance un appel d'alarme à l'endroit du gouvernement malgache et de l'administration douanière ainsi qu'au Syndicat des employés des douanes. Les industriels et le secteur privé se retrouvent "coinçés", selon Fredy Rajaonera, président du SIM. À l'unisson,  le GEM, le SIM, le GEFP et le FIVPAMA ont exprimé leur inquiétude face à la fermeture des bureaux de douanes ce jour au siège du SIM à Antananarivo. 


Cette situation plombent en effet toutes les activités économiques des entreprises du pays. Sur toutes les opérations à l'importation et à l'exportation, des perturbations ont immédiatement été enregistrées, selon ces groupements lors d'un point de presse d'urgence aujroud'hui : "En matière d'importation, on constate la suspension des importations des matières premières et d'autres intrants pour la consommation locale et l'arrêt des activités de production à cause d'interruption de l'approvisionnement sur le marché local. Du côté de l'exportation, le pays enregistre des pertes de contrat au niveau des clients extérieurs".

"Un bon nombre de chefs d'entreprises grognent face à cette situation", a avancé Charles Giblain, président du GEFP. Pour sa part, le géant minier Ambatovy, en joint venture entre Sumitomo, Korea Resources et cherritt International, a fait état de "70 conteneurs qui sont en attente à l'entrée du territoire", selon Louis Roland Gosselin, vice-président d'Ambatovy. "Pour Ambatovy, une semaine de grève représente une valeur de 20 à 30 millions de dollars qui ne sont pas exportés et donc invendus, un trou supplémentaire sur la trésorerie d'Ambatovy, compte tenu du prix actuel du nickel. Cela représente 30 millions de dollars supplémentaires qu'on devrait demander auprès de nos partenaires chaque semaine. En outre, l'arrêt des exportations, si c'est à plus de huit jours, vont nous obliger à arrêter l'usine. Troisièmement, arrêter d'exporter, c'est l'arrêt de la confiance de nos acheteurs s'ils ne sont pas livrés dans les délais prévus", a t-il déploré en conclusion.

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