Depuis 2016, une soixantaine de plateformes de crowdfunding sont actives en Afrique.
Journal de l'Economie | Elite
ANTANANARIVO- 29/06/2017 - Parallèlement à la naissance croissante de startups, le crowfunding connait une évolution exponentielle en Afrique. Ce système de financement participatif semble être le moyen idéal pour répondre aux multiples difficultés de financement pour l'épanouissement des jeunes entrepreneurs et, directement, pour résorber le problème de chômage chez les jeunes africains. De fait, le recours à l'auto-emploi devient un réflexe de ces jeunes face au marché complexe du travail.
A la différence du début des années 2000 où la course aux business angels était lancée, les startupers se sont généralement tournés vers ce mode de financement alternatif. Né aux Etats-Unis vers 2007, le crowdfunding se définit comme un système de collecte de fonds auprès du grand public, réalisé généralement via une plateforme internet. Selon un rapport de BSI Economics, "le crowdfunding est une industrie en plein essor qui représente plus de cinq milliards de dollars levés en 2013 dans le monde, dont près des 2/3 aux États-Unis et aurait atteint 10 milliards de dollars à la fin 2014. En France, ce marché est en forte croissance en dépassant les 150 millions d'euros levés en 2014, contre moins de 10 millions avant 2011". Sur le plan international en 2015, les Etats-Unis s'arrogent 60% des fonds de crowdfunding levés, suivis de l'Europe à 35% et le reste du monde à 5%.
En Afrique subsaharienne, la Banque Mondiale prévoit un volume à hauteur de 2,5 milliards de dollars levées d'ici 2025 sur le marché du crowfunding avec une soixante de plateformes actives.
Si ce mécanisme a permis de lever près de 34 milliards de dollars en 2015 pour des projets économiques au niveau mondial et faire face à un taux de chômage très élevé auprès des jeunes depuis 2016. C'est le constat du rapport sur « l’emploi et les questions sociales dans le monde de 2016, tendance des jeunes » de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Au niveau mondial, "le taux de chômage des jeunes dans les pays en développement devrait s’accroître de 7,9 millions de jeunes sans emploi en 2017", lit-on dans ce rapport.
Pour le cas de Madagascar, "le taux de chômage chez les jeunes malgaches atteint 13% en 2016", prévoit ce rapport. Mais le nombre de projets créés à travers des fonds participatifs sur la Grande Île a explosé ces deux dernières années. Si aucune statistique n'est disponible à ce sujet, deux plateformes malgaches de crowdfunding, Kapital Plus Plus et Fanjava, sortent du lot. Kapital Plus Plus s'est adossé à des connaisseurs de l'entreprenariat malgache comme la banque BNI Madagascar, l'agence de communication Facto Saatchi&Saatchi, le cabinet CRP (assistance aux entreprises et aux investisseurs) et le Cabinet Rasolofo (comptable). Kapital Plus Plus est aussi en partenariat avec le Club Entrepreneurs-Etudiants, organisateur à Antananarivo du Rendez-vous des Entrepreneurs depuis 2012.
Selon les chiffres de 2015 en Afrique, l’Afrique du Sud se place en tête de liste en matière de crowfunding avec 30,8 millions de dollars levés, suivie de l’Egypte avec 842 000 de dollars levés, puis du Nigeria avec 314 445 de dollars mobilisés.
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