La machine économico-diplomatique française a tourné à plein régime le jeudi 20 février. Alors que Jean-Yves Le Drian annonçait ce jour là un appui de 240 millions d'euros venant de la France au programme pour l'émergence de Madagascar, cher au président Rajoelina, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, et Bruno Le Maire, celui de l'Economie, ont émis un communiqué conjoint sur l'arrêt de tout forage sur les territoires maritimes français et le classement des Îles Eparses en réserve naturelle au plus tard cette année.
Ce mouvement diplomatique semble renforcer la position de la France sur ces îles alors que la partie malgache campe également sur sa souveraineté sur ces territoires éparpillés sur l'Océan Indien et le Canal de Mozambique. Les deux parties ont par ailleurs convenu d'une deuxième séance de négociations sur une solution concertée dans les semaines qui viennent.
La société américaine Marex Petroleum, qui s'est vu octroyer une extension de son permis jusqu'en décembre 2018 aux côtés de South Atlantic Petroleum (Nigéria) après un procès au tribunal de la Reunion, perd ainsi son permis. Cette suppression s'est faite en vertu d'une loi française votée en 2017 interdisant tout octroi de permis, qui observe pourtant le principe de non-retroactivité. Le permis de Marex pour une prospection autour de Juan de Nova datait pourtant de 2015. Le quotidien Le Monde a en outre révélé que Marex était déjà au courant de sa suspension depuis plusieurs semaines.
Paris avance ainsi ses arguments juridiques sur la souveraineté de la France sur les Îles Eparses, tout en attribuant des aides à Madagascar sur le plan diplomatique pour ne pas froisser ses dirigeants.
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