Madagascar - Tourisme : A vos masques. Prêts ? Repassez une autre fois.


Le ministre malgache des Transports, du Tourisme et de la Météorologie, Joël Randriamandranto, était clair dans sa déclaration sur RFI récemment : "La santé d'abord. L'économie, on peut la relancer plus tard". Tous les indicateurs sont en effet convergents sur la menace réelle du Coronavirus sur les cinq continents. La Chine, son foyer, l'Italie et la France, durement touchées avec un rythme de propagation de plus de 50%, sont les premiers pourvoyeurs de touristes et de déplacements professionnels à Madagascar. L'Afrique, avec un premier cas de contamination au Nigéria, va inexorablement commencer à compter les victimes et menacer toutes les frontières du continent. Le secteur des Transports et du Tourisme veut rassurer tout en étant réaliste face aux multiples menaces aux "portes d'entrée" (ports, aéroports) du virus sur la Grande Île.





Situation





Vols en provenance de Milan annulés, navires commerciaux et paquebots refusés par les ports, indications quotidienne du ministère malgache de la Santé, filtres sanitaires aux frontières et partage d'informations en temps réel avec les ports et les aéroports internationaux et régionaux, ... Tout est en place pour réduire les chances pour que le Coronavirus n'accède pas aux frontières de Madagascar. "Réduire les chances", car nul ne peut se prévaloir d'avoir les solutions réelles pour stopper ce virus, ou mieux, s'immuniser techniquement face au rythme de propagation connu ces derniers jours.





Scruter les dernières informations est devenu une obligation quotidienne des responsables publics pour informer la population. Mais, au vu des derniers événements, les nouvelles ne sont pas rassurantes. La France, avec un premier décès, mène vainement une enquête sur la source de contamination dans l'Oise. Pareil pour l'Italie, le nombre de contaminés a dramatiquement augmenté. Le Nigéria a commencé à lancer une alerte nationale et régionale après le premier cas de contamination. Plus de quarante de pays sont touchés alors qu'ils n'étaient qu'une douzaine au début de la propagation. L'Israël ferme ses portes à l'Italie, comme la Corée du Nord avec la Chine. L'Iran a fait un aveu de manque d'informations sur son propre territoire, comme la Chine qui a sous-évalué les risques dès le début de la propagation. La Corée du Sud et le Japon, sensés être des pays organisés, comptent également les victimes. Impuissantes, les grandes places boursières mondiales constatent une chute vertigineuse sur deux semaines, à 5% ou plus, la plus forte baisse depuis 2011.





Par mesure de protection, après la Chine et l'Italie, Madagascar n'accueille plus les vols transportant des passagers en provenance de la Corée du Sud et de l'Iran. La France pourrait s'ajouter à cette liste en fonction de l'évolution de la situation dans l'Hexagone.





Prédictions





Quand certains avancent l'avantage insulaire de Madagascar, d'autres s'inquiètent des conséquences immédiates sur l'économie du pays. Fébrile avec la récente petite hausse à 348.000 touristes en 2019, le secteur, important pourvoyeur de devises à Madagascar, s'attend à la haute saison à partir de mai 2020 qui ne sera pas si haute que ça au vu des derniers événements.





L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a appelé tous les pays à faire face au coronavirus, et a précisé que le passage à l'étape de la pandémie se rapproche.





Nouriel Roubini, un économiste de renommée mondiale qui avait déjà prédit la crise financière en 2008, le printemps arabe et le changement violent de plusieurs gouvernements en 2009, prévoit une récession sans précédent de l'économie mondiale en 2021 à cause des virus, mais également à cause des guerres commerciales entre les Etats-Unis, l'Asie et l'Europe et de la multiplication des conflits régionaux. La conséquence directe sera une chute des grandes places boursières, de l'ordre de 30% à 40% vers la fin 2020. Ses propos sont basés sur des analyses prédictives d'une précision déroutante qu'à l'époque de la crise financière de 2008, par déni, les analystes n'y ont pas cru, à tort.


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