USA – ETHIOPIE : Intense lobbying autour de l’AGOA



Plusieurs lobbyistes sont sur l’affaire depuis que l'administration Biden réfléchit sur un éventuel retrait de l'Éthiopie de la liste des pays bénéficiaires de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA). Pour ceux qui militent en faveur du maintien de l’Ethiopie, les dirigeants américains doivent savoir qu’une décision de bannissement  mettrait en danger la vie de milliers de femmes notamment celles qui travaillent dans l’industrie textile.

Les lobbyistes donnent souvent en exemple le parc industriel Hawassa qui, en cas de sortie de l’Ethiopie de l’AGOA, risque de devoir renvoyer des centaines d’ouvrières. Selon Betelhem Mengistu, qui travaille depuis deux ans dans le parc industriel, elle était sans emploi pendant plusieurs années  après avoir obtenu son diplôme avant d’être engagé par une usine opérant dans le  parc.

Elle a commencé par travailler comme stagiaire en ressources humaines puis assistante et enfin elle est devenue responsable des ressources humaines. Elle a déclaré : « Si l'Éthiopie est retirée de la liste de l'AGOA, les travailleurs des parcs industriels seraient à long terme un fardeau pour le gouvernement ainsi que pour leurs familles. Ainsi, le gouvernement américain devrait voir les problèmes au sérieux puisque la décision affecte fortement nos vies. »

Une autre femme, Ayalnesh Bawokech, affirme travailler pour une unité textile fournissant la NASA, en tant que responsable des ressources humaines. Elle a commencé sa carrière professionnelle au parc immédiatement après l'obtention de son diplôme. « J'espère que le gouvernement américain ne se laissera pas berner par les lobbyistes et qu'il continuera à permettre à l'Éthiopie de bénéficier de l'AGOA », a-t-elle confié.

Chez Epic Company Group of the Industrial Park, on ne cache pas non plus ses inquiétudes. Comme le directeur général de l'Industrial Parks Development Corporation (IPDC), Sandokan Debebe, qui a déclaré que onze parcs industriels opérationnels employant plus de 85 000 travailleurs, dont 85% sont des jeunes femmes, sont menacés. Et lui d’ajouter que l'AGOA n'est pas liée au gouvernement, mais plutôt à la création d'emplois et au soutien des États-Unis aux populations africaines pauvres. Les lobbyistes opérant en faveur d’une exclusion de l’Ethiopie soutiennent pour leur part qu’il faudrait une « mesure forte » pour qu’Addis-Abeba « revienne à la raison ».

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