Système financier mondial : l’ONU prône le grand changement




Pour le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, les multiples crises d'aujourd'hui aggravent les chocs sur les pays en développement et sont causées « en grande partie » par un système financier mondial « injuste et court-termiste ». D’où son appel à réaliser le grand changement… 

Intervenant suite à la publication du rapport sur la Relance des ODD (Objectifs de développement durable), le Secrétaire général de l'ONU a affirmé qu’il est urgent d’augmenter massivement le financement abordable à long terme en alignant tous les flux de financement sur les ODD et en améliorant les conditions de prêt des banques multilatérales de développement », a souligné le chef de l’ONU. « Le coût élevé de la dette et les risques croissants de surendettement exigent une action décisive pour mettre au moins 500 milliards de dollars par an à la disposition des pays en développement et convertir les prêts à court terme en dette à long terme à des taux d'intérêt plus bas », a-t-il ajouté.

Antonio Guterres qui a également constaté qu’à mi-chemin de l'échéance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les progrès sur les ODD ne sont pas là où ils doivent être. Et pour inverser cette tendance, il propose de créer une nouvelle architecture financière internationale qui garantirait que le financement soit automatiquement investi pour soutenir des transitions justes, inclusives et équitables pour tous les pays.

« Le système financier mondial actuel - créé à l'origine pour fournir un filet de sécurité mondial en cas de choc - est celui dans lequel la plupart des pays les plus pauvres du monde ont vu leurs paiements au titre du service de la dette monter en flèche de 35% en 2022. La  grande fracture financière continue de proliférer. Les pays en développement ne disposent pas des ressources dont ils ont besoin de toute urgence pour investir dans la relance », a-t-il aussi fait remarquer avant de noter que même avant la récente hausse des taux d'intérêt, les pays les moins avancés qui empruntaient sur les marchés internationaux des capitaux payaient souvent des taux de 5 à 8%, contre 1% pour de nombreux pays développés.

Le SG de l’ONU juge ainsi prioritaire la baisse du coût de la dette et l’atténuation des risques croissants de surendettement, notamment en convertissant les emprunts à court terme à taux d'intérêt élevé en dette à long terme (plus de 30 ans) à des taux d'intérêt plus bas. Il appelle également à ce que soit augmenté massivement le financement à long terme abordable pour le développement, notamment en renforçant la base de capital des banques multilatérales de développement, en améliorant les conditions de leurs prêts et en alignant tous les flux de financement sur les ODD. Antonio Guterres souhaite, en outre, l’extension du financement d'urgence aux pays qui en ont besoin, notamment en intégrant des clauses de catastrophe et de pandémie dans tous les prêts souverains, et l’émission automatique des droits de tirage spéciaux en temps de crise.

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