Développement durable : l’association Ithemba à Madagascar



C’est en voyageant au quatre coins de la Grande Île, en passant par le Vakinankaratra, au centre de l'île sur la route nationale 7, épine dorsale de l’économie malgache, et la cote sud-est, que l’association Ithemba (Espoir en Xhosa) fondée par le philanthrope Phil Gonzales, d’origine française ayant passé de nombreuses années en Afrique sous l’inspiration de Jacqui Fisch (chirurgienne OBGYN d’origine sud-africaine), a pris son bâton de pèlerin pour autonomiser les jeunes filles du sud, avec l’appui du Docteur Justin Mahafaky.
 
L’aide au développement, à Madagascar, ne produit pas forcément les résultats escomptés. L’engagement philanthropique basé sur un appui privé conséquent et un modèle économique durable peuvent changer l’avenir de la population de la Grande Île. C'est en tout cas la vision de l’association Ithemba. L’objectif ? Autonomiser 1.450 villages à long terme en commençant par 80, dans la partie méridionale de l’ile, où des techniciens Israéliens avaient fait leur preuve sous la première république dans les années 60, en créant des orangeraies dans un sol aride.
 
Les adolescentes sont cibléEs en leur permettant d’accéder à l’éducation, afin qu’elles puissent se prendre en main rapidement. Le modèle Ithemba, débuté en Tanzanie avec succès, dans le village de Nshupu depuis 10 ans (2013), fournit des réservoirs d'eau pour stocker l'eau et maintenir les jeunes filles à l'école. E=P a remarqué que dans les zones où l'accès à l'eau potable est un combat quotidien, les jeunes femmes et les enfants passent des heures à collecter et à transporter l'eau contaminée des rivières. L’association vise à apporter une solution en permettant aux villages d’accéder à l'eau potable en s’équipant d’un système de production d’eau, alimentés par des panneaux solaires.
 
En échange, les communautés participeront collectivement et durablement à l’entretien en vendant des fruits de saison ou d'autres produits naturels à Ithemba pour financer l’entretien et le développement du programme grâce aux profits réalisés par la vente de ces denrées en Europe et aux USA. Ce modèle d'économie circulaire permettra aux collectivités d'avoir accès à l'électricité et de diminuer la déforestation. L'accès à l'eau propre et chaude, à la vapeur pour la désinfection permettra de diminuer les maladies d'origine hydrique, baissant ainsi la morbidité et la mortalité. En fournissant ces ressources, le Projet Ithemba s’insère dans une vision globale d’amélioration horizontale de la santé.

Un autre modèle de développement

Ithemba a été inspiré par le Dr Jacqui Fisch avec sa Fondation Education Equals Power E=P a également embauché un professeur d'anglais pour enseigner aux enfants la langue de Shakespeare, afin qu’elles maitrisent parfaitement leur langue maternelle -le swahili- et une langue étrangère. Derrière ses projets surgit un autre modèle de développement, pour s’affranchir des techniques économiques traditionnelles. Il vise à relever les défis auxquels sont confrontés les communautés africaines en raison de l'absence de monnaie convertible, en monétisant localement les produits de rente disponibles comme la vanille, le café et les clous de girofle, en s’inspirant du modèle kibboutz. Le projet Ithemba cherche à créer des systèmes communautaires durables qui profitent aux villageois collectivement.
 
Philippe Gonzales a débuté sa carrière chez Sucden, un leader du trading de matières premières. Par la suite, pendant plus de 15 ans en tant que vice-président de Export, il a représenté ICI Paint et PPG Paint dans toute l'Europe, le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Asie du Sud-Est, Australie et Indonésie. En tant que consultant indépendant, il a aidé BASF et Sherwin Williams à développer leur distribution. Sa vaste expérience en Afrique, où les pays ne disposent pas de monnaies échangeables, a mis en évidence la nécessité d’utiliser des monnaies alternatives et conduire à la mise en place de Htp.
 
Les pays africains ne disposent pas de monnaies internationalement reconnues mais peuvent acheter du café, du poisson, du cacao, des noix et des fruits. d'autres produits avec leurs monnaies locales comme le Naira, le Cedis, le CFA, l'Ouguiya, le Dollar zimbabwéen, etc. Les matières premières peuvent alors également être échangées contre d’autres biens. Ce modèle a donné naissance au programme de chambres invendues Htp et dans cette arène, la base d'un taux d'occupation moyen de 60 %, les hôtels étaient dans une position unique pour échanger leurs chambres invendues contre des marchandises. Htp est né de l'échange de chambres invendues contre des jet skis et des téléviseurs et des lampes LED pour les échanger contre des panneaux solaires.

Par Hery ANDRIAMIANDRA

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