Santé insolente des télécoms à Madagascar


Avec un taux de pénétration de 51%, le secteur du téléphone mobile affiche une santé insolente.

par Tsirisoa Rakotondravoavy



Le secteur des télécoms affiche une santé insolente comparé à d'autres secteurs d'activités. L'OMERT, qui régule le secteur, a publié des résultats plus que satisfaisant pour le secteur car le taux de pénétration du téléphone mobile a atteint 51% en 2012 en dépassant la barre des 50% pour la première fois.  Ce taux était de 44% en 2011. L'évolution annuelle du marché du mobile est de 38% et en 2012 on compte pour tous les opérateurs 8.665.156 cartes SIM sur le territoire malgache contre 2.221.774 en 2007. Le chiffre d'affaires du secteur en 2012 est de  476,8 milliards d'ariary.



Les opérateurs ont entrepris un effort sans précédent pour la couverture de tous les districts du pays pour arriver à 100% de couverture. Cet effort a payé et a expliqué ce taux qui pourrait être interprété ainsi : plus de la moitié des personnes actives possèdent ou utilisent un mobile. L'explosion d'Internet mobile a aussi beaucoup contribué à l'augmentation de ce taux de pénétration. En effet, l'usage d'un téléphone mobile ne se limite plus à la communication, le smartphone domine les ventes de téléphones mobiles et ce qui rend possible l'usage multiple en connectant l'appareil à Internet. Le téléphone devient ainsi un terminal de connexion Internet, de paiement électronique, mais aussi de lecture et d'échange de fichiers. L'augmentation annuelle de l'usage des nouvelles technologies a atteint 9,8% pour tous les opérateurs et la part d'internet mobile est majoritaire selon un opérateur sans que l'OMERT n'avance aucun chiffre. Pour Internet, l'augmentation annuelle est de 31,85% et les transmissions de données, l'augmentation annuelle culmine à 48,57%. Cette augmentation illustre l'engouement des malgaches à l'usage d'Internet surtout sur les terminaux mobiles et les tablettes.

L'usage du téléphone mobile change un pan entier de l'économie malgache. Si vers le début des années 2000, les moyens de communication étaient limités au téléphone fixe, c'est parce que le marché des télécommunications, limité à environs 43.390 lignes, était encore embryonnaire et Madagascar ne connaissait qu'un seul opérateur national à l'époque. La décennie 2000 a connu l'explosion du marché mobile et Madagascar suivait la tendance générale en Afrique sur la pénétration du mobile dans les activités économiques du pays. Non seulement les entreprises ont investi dans cet outil très efficace qui réduit les distances mais aussi le délai de traitement des affaires, mais les particuliers ont surtout introduit le téléphone mobile dans les foyers et ce qui explique le chiffre de 51% de taux de pénétration du mobile à Madagascar. Toutes les personnes actives, tous secteurs confondus, informels et formels, font usage quotidien du mobile. Ce qui a créé un marché énorme pour les opérateurs téléphoniques et les fournisseurs de services liés à la téléphonie mobile et Internet. Le volume des opérations informelles a lui aussi explosé suivant l'usage généralisé du téléphone mobile car le profil type de l'entrepreneur informel est devenu celui de quelqu'un qui est joignable à tout moment sans qu'il n'ait besoin d'investir dans des locaux et des structures lourdes comme les entreprises formelles. L'INSTAT compte actuellement un taux d'existence d'activités économiques informelles à 65% de l'ensemble des activités économiques du pays.

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