Le secteur malgache de la
messagerie affiche un dynamisme intéressant et les entreprises opérant dans ce
domaine attendent avec une certaine impatience la promulgation prochaine de la
loi sur le commerce électronique. Cette loi attendue pour 2014 devrait en effet
booster leurs activités. Les partenariats et les investissements pour se mettre
aux normes se multiplient actuellement comme c’est le cas chez DHL Madagascar
qui vient de doter son centre de tri d’un nouveau scanner dual-view à rayon X. DHL
Madagascar, installée dans la Grande Ile depuis 1986 et dirigée par Mamy
Rakotondrainibe, est le leader de son secteur (messagerie internationale) avec
une part de marché de plus de 50%. La société emploie plus de 70 personnes et dispose
d’un centre de tri appelé Gateway dans la zone aéroportuaire d’Ivato
(Antananarivo). Elle y possède un entrepôt de 350 m2 et d’un vaste parking.
Elle y représente aussi d’autres marques comme Euro Express et Danzas. Elle est
donc bien placée pour tirer son épingle du jeu quand le e-commerce va donner
une nouvelle dimension au secteur des livraisons express à Madagascar.
Mais le numéro un du marché fait face à une
concurrence plus rude surtout depuis l’arrivée de l’autre géant mondial, Fedex.
La société américaine basée à Memphis est représentée à Madagascar par Interex,
fruit d’un partenariat avec le groupe Rennel, représentant de la marque Fedex à
l’île Maurice, et de la FTL, une société malgache spécialisée dans la gestion. Quant
aux autres, à l’instar d’UPS, ils ne comptent pas non plus jouer les figurants
et font preuve d’une certaine agressivité commerciale.
Colis Express mène la danse
Côté marché national, c’est Colis
Express qui joue actuellement le rôle de leader. Pour s’ouvrir de nouveaux
horizons, il s’est allié avec Fedex et compte renforcer encore sa position sur
des services annexes comme le transfert d’argent et la location de véhicules
utilitaires. Aujourd’hui, cette société fondée par Charles Rabenarivo est un
prestataire bien connue des entreprises et aussi des particuliers du pays.
C’est le plus grand réseau de messagerie et colis express sur la Grande Ile.
Créée il y a 20 ans, l’entreprise ne s’est pas imposée facilement. Mais à
partir de 1994, les activités économiques sont plus dynamiques et le volume des
colis à transporter augmente sensiblement. Ce qui va provoquer l’arrivée des
premiers concurrents locaux.
La société Mad Pack est, pour sa
part, l’un des principaux concurrents de Colis Express. Elle est la détentrice
de la licence TNT Courrier International et a procédé depuis 2001 à la mise en
place d’un véritable réseau national en commençant par ouvrir 8 agences d’un
coup, couvrant les provinces malgaches. La société a ensuite développé son
réseau afin de mieux servir les régions les plus dynamiques. Les envois
interprovinciaux sont assurés
essentiellement par voie aérienne avec un service porte à porte, assuré
par des agents TNT garantissant ainsi une traçabilité de l’expédition (les envois destinés à
l’exportation sont acheminés gratuitement jusqu’à Antananarivo). Sous
l’impulsion de son directeur général, Olivier Bersia, Mad Pack est aussi partie
à la conquête des marchés mahorais et comoriens où elle dispose d’agences
depuis maintenant plus de 10 ans.
La « Paoma » doit jouer le jeu
Les nouvelles exigences des
entreprises exportatrices vont mettre au jour de nouveaux gisements de profit
aussi bien pour la vieille poste malgache que pour les entreprises qui sont
déjà sur le créneau de la livraison et de la logistique. Notons que les mastodontes de la messagerie
comme UPS, DHL ou Fedex, spécialistes de la livraison rapide internationale,
sont déjà sur le marché depuis de nombreuses années. Et le concept du «
juste-à-temps » va transformer le marché du colis. Des entreprises «
artisanales » vont se concentrer pour offrir à leurs clients des réseaux de
plus en plus vastes. De ce fait, des entreprises ayant déjà les expériences
requises et les moyens pour investir vont se retrouver en position de créer de
nouvelles galaxies du transport et de la logistique.
Quant à la Paositra Malagasy (Paoma), elle est loin
d’avoir suivi la révolution postale qui a bouleversé le secteur dans de
nombreux pays. Certes, la poste malgache a diversifié ses activités et adopté
une approche plus moderne dans sa façon de travailler et d’aborder ses clients.
Elle a par exemple développé des partenariats dans différents domaines dont
celui du transfert d’argent. Mais elle ne dispose pas de plateformes
logistiques ni d’un management adaptés lui permettant de s’imposer sur le
marché de demain. A savoir par exemple que la poste néerlandaise n’a pas hésité
à racheter, il y a déjà plus de 15 ans, la firme australienne de messagerie TNT
et la compagnie Jet Services. L’Etat néerlandais a aidé sa poste à financer ce
développement, lui attribuant l’argent de la privatisation du téléphone.
D’industrie de main d’œuvre, les postes sont devenues une industrie
capitalistique. Mais l’administration
postale de la Grande Ile reconnaît qu’elle est aussi en train de vivre un
moment critique de son existence.
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