Edito de Tsirisoa Rakotondravoavy



Marcher ou crever.


Faut-il prendre les conjoncturistes au sérieux quand ils disent que le pire est derrière nous sur la crise à Madagascar? Ou plutôt considérerons-nous au plus haut degré les craintes d’une autre partie du pays qui croient qu’on n’en est qu’au début de la descente aux enfers « programmée ». Sachant qu’on affronte deux crises qui seraient finalement liées l’une à l’autre, économique sur l’international et politique pour l’intérieur.



La prévision est un art difficile. L’idée du devoir de réserve, celui de n’imposer aucune voie à suivre vu les incertitudes des uns mêlées à l’optimisme des autres, nous a rappelé la prudence à suivre dans nos analyses. L’Atlas annuel continental de l’Afrique (données communes de l’OCDE, du FMI et de la Banque Mondiale) affirme que Madagascar se trouvera en 2010 dans la zone de récession avec une croissance positive de 1%, juste à la limite de celle de la Guinée Equatoriale qui est de -2% et celle de la Somalie qui n’a pas été communiquée. On cite ces trois pays car ils ont connu au même moment une crise politique majeure.

Les avis divergent, mais je ne me tairai pas devant les signes d’activités réelles constatées dans les grandes villes du pays depuis la deuxième partie de 2009 : reprise de la consommation des produits grand public constatée par les entreprise d’importations et de distribution en 2010, le nombre soutenu de création d’entreprises à l’EDBM qui va retrouver son niveau d’avant 2009. Ceci sans parler de l’importance du volume du trafic, que ce soit dans les villes avec les déplacements des personnes ou vers l’étranger par les vols réguliers.

Les augures ne se trompent pas sauf pour celui qui ne veut pas les lire. Malgré nos mésententes qui sont finalement éternelles, nos différences qui sont inhérentes à la variété de nos cultures, Madagascar est obligé d’avancer, qu’il coure, qu’il marche, qu’il lambine ou qu’il boite. Il est précieux pour nous qui participons à la destinée de ce journal économique de pouvoir communiquer à nos lecteurs les chiffres sortis par les instances économiques internationales. L’Afrique a une très bonne carte à jouer pour les prochaines années avec une croissance 2010 prévue à 4,2% et un berceau de 300 millions de futurs consommateurs. Que l’on veuille ou non, Madagascar suivra, tel est le destin d’un pays qui a déjà gouté au rythme de consommation globale mainte fois annoncé depuis dix ans. Quand je regarde autour de moi, je sens un mouvement, on suit le rythme ou on ne le suit pas. Choisissez ce que vous voulez faire de votre pays. Bouddha disait : « Chacun est responsable de ses misères et de ses joies ».

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