Plus de 80% de la population malgache serait dans l’informel. Un pourcentage très élevé que les analystes considèrent comme la principale faiblesse de l’économie de la Grande Ile. Mais de plus en plus d’économistes soutiennent qu’au lieu de tout mettre sur le dos du secteur informel, on doit désormais avoir une vision plus positive vis-à-vis de ce secteur qui serait le plus dynamique du pays. Ces derniers pensent que le mieux est de penser d’abord à créer un secteur semi-formel. On soutient par ailleurs que, malgré les difficultés rencontrées par les travailleurs informels, notamment le sous-emploi, l’installation dans ce secteur n’est pas subie mais largement volontaire, les travailleurs ayant un fort ancrage et un optimisme inébranlable quand à l’avenir de leurs activités. Les résultats économétriques confirment même que l’exercice d’un travail dans le secteur informel ne diminue pas systématiquement le niveau de bonheur individuel.
Ce que l’on reproche souvent au secteur informel, c’est qu’il n’apporte rien à l’Etat en impôts et taxes. En effet, on estime le manque à gagner de l’Etat à plus de 3000 milliards d’ariary chaque année à cause de la réticence des petits opérateurs économiques à s’enregistrer. Il faut savoir pourtant que l’informel permet aussi aux autorités d’échapper à une crise du chômage qu’ils ne pourront jamais solutionner. Selon les dernières statistiques, le secteur informel n’arrive pas à recruter le quart des 30 000 nouvelles demandes d’emploi annuelles. Il est en outre intéressant de rappeler que l’entrepreneur malgache choisit dans un premier temps d’être informel. Puis dans un second temps, s’il trouve qu’il est plus intéressant de se formaliser, il « légalise » son activité. La responsabilité de l’Etat est donc indéniable quand le nombre des micro-entreprises ne voulant pas intégrer le secteur formel est élevé.
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