Médias en Afrique (Afriscoop)

(Photo du siège de la Radio Nationale Malgache après l'incendie de 2009)

(AfriSCOOP Analyse) — Faute de disposer de medias panafricains dignes de ce nom et livrant l’information la plus « objective » possible sur leur continent, les Africains demeurent à la merci des multinationales médiatiques du Nord qui arrosent 24/24h l’Afrique. « Qui tient l’information a le pouvoir et peut agir sur la mentalité d’un grand nombre de personnes », dit le dicton. Nouvelle génération d’Africains, à vous d’agir ici et maintenant.

Il est quasiment impossible de concurrencer les médias du Nord sur le continent noir, en termes d’investissements divers qu’ils font sur ce terrain. « Cnn », « France 24 » « Bbc », « Rfi », « Voa », « Dw » sont, à titre d’exemple, à des années lumières des chaînes comme « Africa n°1 », « Africable » ou « Africa 24 ».

Le fossé entre médias du Nord et panafricains couvrant l’actualité africaine est plus saisissant dans le monde de la radio. « Rfi » et « Bbc » dament le pion chaque année qui passe aux médias nationaux ou qui sont à vocation panafricaine. Grâce essentiellement à l’accroissement de l’installation de relais Fm de « Rfi » et de « Bbc » dans les capitales africaines. En douce, « Rci (Radio Chine Internationale) » est aussi en train de rattraper l’avance que les médias européens précités ont prise sur elle, dans le cadre de la conquête de l’Afrique en “friches” !!

50 ans après les « indépendances africaines », l’immobilisme des Africains vis-à-vis de ce miroir brisé est hyper troublant. Pourquoi les chaînes africaines éprouvent-elles toutes les difficultés du monde pour émettre sur le territoire européen et américain, alors que l’inverse est facile comme bonjour ?! En Afrique francophone, l’implantation de « Rfi » est telle qu’elle concurrence le ou les chaînes nationales. Au Togo, au début de la décennie qui prend fin dans quelques heures, « Rfi » s’est même dite prête à couvrir presque la totalité des 56.600 km² du territoire togolais. Une demande que des médias panafricains n’oseraient même pas à faire aux institutions de l’Hexagone chapeautant la vie des médias sur leur territoire. L’inféodation des Africains au Blanc ne se limite pas donc à la sphère politique.

Les Africains sous la dépendance du Blanc via les médias

Les conséquences du tableau brossé ci-haut sont simples mais gravissimes pour la formation de la mentalité des Africains !! A titre d’exemple, en Afrique francophone, on fait plus confiance à l’information livrée par « Rfi » que celle donnée par « Africa n°1 ». Conscient de cette donne, les Européens jouent abondamment sur ce tableau.

Vous n’entendrez presque jamais des chefs d’Etat européens être interviewés par Christophe Boisbouvier comme « Rfi » le fait avec des présidents africains. Les émissions de « Grands reportages » sur la plupart des chaînes francophones ne s’intéressent jamais aux dessous de la « Françafrique », aux Occidentaux à qui l’immigration ne sourit pas sur le sol de l’Afrique. Il ne reste alors qu’à servir essentiellement l’information avilissante sur les Africains et leurs quotidiens.

Faire du journalisme, c’est certes restituer les faits (sombres ou non) tels qu’ils se déroulent actuellement en Afrique. Mais en faire son credo, c’est, implicitement, contribuer à renforcer l’image misérabiliste du continent noir. Ces médias du Nord que nous évoquions dans les lignes précédentes ne remplissent en fait que les premières fonctions qui leur sont dévolues : « Etre dans le monde la voix des Etats dont ils sont ressortissants » !!! Seule « Voa » prend soin d’attirer l’attention de ses auditeurs sur cet aspect. Les autres continuent à jouer allègrement sur le côté « y a bon Banania » des Africains. Ne dit-on pas que la Nature a horreur du vide ?

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