CULTURE




Du nouveau sur la carte du peuplement de Madagascar



Des os découpés ont été découverts dans la région du Nord Ouest de Madagascar, plus précisément dans la grotte d'Anjohibe. Ces traces supposent un peuplement datant de 2000 av. J-C selon une équipe formé par l'Université de Mahajanga et du CNRS (Centre National des Recherches Scientifiques) en France. Les plus vieilles traces humaines sur l'île était datées de 400 à 200 av.
J-C. Une trace d'intervention sur un os d'hippopotame nain qui est une race disparue aurait doublé l'ancienneté de l'occupation humaine de Madagascar, qui était basée sur la trace d'intervention sur un os de grand lémurien de Madagascar trouvé au sud de l'île. Cette découverte privilégie le peuplement de Madagascar par la voie des archipels des Comores et de l'Afrique australe.


Pourtant, une autre voie qui est celle de l'Asie du sud est considérée comme plus courte après celle de l'Afrique de l'Est. Et cette piste vient de révéler un peuplement récent de l'île qui vient plus ou moins directement de la Chine selon des découvertes archéologiques menée par l'équipe de Chantal Radimilahy, directrice de l'Institut des Civilisations et du Musée de l'Art et de l'Archéologie d'Antananarivo. Ces recherches menées à Vohémar au Nord Est de l'île depuis 1940, ont révélé des traces d'arrivée de communautés d'origine chinoise par l'Est de Madagascar vers le XIIIè siècle de notre ère bien avant l'arrivée des navigateurs portugais et italiens au XVè et début du XVIè siècle. Des similarités entre la culture chinoise du XIIIè et la culture à la même époque de cette région de Madagascar ainsi que des recherches sur des objets, des sculptures de la culture Rasikajy, peuple de la région Nord Est de Madagascar qui maîtrisait la sculpture de vase rituel et de marmites tripodes en chloritoschiste ou schiste vert, de la famille des pierres tendres.

Ces sculptures se retrouvent dans la culture chinoise du début du millénaire. Des fouilles opérées dans des tombes de Vohémar ont aussi permis de découvrir des miroirs en bronze posés sur le visage pour "l'illuminer", objets des rites funéraires propres du peuple Rasikajy mais retrouvés dans la culture funéraire ancestrale chinoise. Ainsi donc, les peuplements asiatiques et surtout chinois de l'Est de Madagascar datant de la colonisation, lors de la construction des voies ferrées de la côte Est étaient précédés par cette nouvelle découverte. Selon Chantal Radimilahy, ces découvertes seront plutôt des précisions sur la connaissance du "protomalgache" venu du pourtour de l'Océan Indien que des changements dans la carte du peuplement de Madagascar.


Notons que Chantal Radimilahy a déjà plusieurs ouvrages à son actif mais celui nommé "Civilisations des Mondes Insulaires" illustre le plus sa passion pour l'origine des peuples qui ont migré et qui sont encore à Madagascar.

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