Le Burkina Faso, pionnier de la lutte anti-sac plastiques

Source: L'Economiste / Journal de l'Economie
"C'est une calamité ces sacs plastiques" pestait Jacques Chirac lors de sa dernière interview accordée à Jeune Afrique en 2009; titrée "Soyez fiers d'être Africains".
L'ancien président la République française avait senti le vent tourner pour cette lucrative filière pétrochimique. Après le Rwanda et la Tanzanie, le Burkina Faso vient de poser un acte fort en interdisant l'importation, la fabrication et surtout la commercialisation des sacs et emballages en plastique non-biodégradables.
Les autorités de la Transition emmenées par le Premier ministre Michel Zida ont adopté cette interdiction par décret le 18 mars 2015. Les nombreux contrevenants sont avertis: ils encourent dès maintenant une peine de cinq ans de prison et une amende de 10 millions de F.CFA (6.500 euros). Il était grand temps car au Burkina comme ailleurs sur le continent, les sacs plastiques empoisonnent le bétail, et par voie de conséquence les humains, polluent la filière agricole et dénaturent des centaines de milliers d'hectares de paysages. Si le plastique reste rigueur dans les épiceries et pharmacies du pays, c'est aussi et surtout les centaines de milliers de sachets d'eau vendus à 25 F.CFA (4 centimes d'euros) qui sont, en théorie, frappés par cette interdiction. Très pratique, ce conditionnement a l'inconvénient majeur d'être un véritable désastre écologique. Un des leaders nationaux du secteur; la société Fasoplast a immédiatement suspendu sa production pour "montrer la voie" de défi majeur du XXIème siècle.

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