"Petite popol", l'Opinion a tranché

"Manuel savait que je considérais qu’Urvoas n’était pas qualifié, je ne l’aurais jamais nommé à ce poste"... "Conversations privées avec le Président", Albin






Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy | L'Opinion | Albin


PARIS, 16/08/2016 (journaldeleconomie.com) -- Nicolas Beytout a publié son éditorial tranchant suite à la publication aujourd'hui des "Conversations privées avec le Président" (Albin). Cet ancien du quotidien économique Les Echos a créé en 2013 le sien, L'Opinion, qui lui permet un peu plus de liberté avec sa ligne éditoriale basée sur trois valeurs : libérale, pro-business et européenne. Pas étonnant que Nicolas Beytout critique de manière frontale le sujet dont ce livre qui traite le mandat : François Hollande.
Aucun président ne s'est livré à cet exercice d'introspection publique en cours de mandat avant François Hollande, rappelle Beytout. Selon lui, si Nicolas Sarkozy l'a fait, c'est "pour installer les bases de sa reconquête", avec les résultats que l'on connait. A l'heure où la France semble engluée dans une crise de rapports sociaux sans précédent (Loi travail, immigration), doublée d'une perte de confiance aux gouvernants malgré de bons résultats face au chômage, les lecteurs découvrent ce "livre-ovni" contenant 32 entretiens accordés par François Hollande aux journalistes Antonin André et Karim Rissouli. 

"Tactique quotidienne, combinaisons politiques, jeux de dupes, doubles langages". Nicolas Beytout ne cache pas ses distances par rapport à cette "fascination pour la petite popol qui apparaît dans toute sa cruauté au détour de ses confidences". Le livre évoque en effet les rapports difficiles entre le président et ses proches, une sorte d'amours et désamours dont Jean Marc Ayrault, ancien Premier ministre, et Jean-Jacques Urvoas, à la Commission des Lois, en ont fait les frais. Dans cette acrobatie mêlée de tactique du court terme, François Hollande a décidé très tôt en 2013 à un remaniement, lourd à avaler pour ces deux hommes politiques, qui sont d'ailleurs revenus dans le gouvernement deux ans après comme respectivement Ministre des Affaires étrangères et Garde des Sceaux. Voici un extrait des "Conversations privées avec le Président" :

"Il reste beaucoup à faire, mais j’aurai donné le meilleur de moi-même. Les gens ont vu ce que j’étais capable de faire"...

"Ayrault aurait dû être beaucoup plus actif, plus présent. À l’Assemblée, il est actif, mais il n’est pas efficace dans les médias. Un matin, il est l’invité de France Info. Dix minutes. Qu’est-ce qu’il en reste ? Rien. Personne ne s’en aperçoit. Je lui en ai fait le reproche : 'Tu ne peux pas aller sur une radio comme un invité lambda ! Tu fais une demi-heure et tu y vas pour délivrer des messages forts, simples.' Ayrault ne va pas à la bataille, pas plus que beaucoup de ministres, d’ailleurs. Je parle à Manuel Valls à ce moment-là, après l’affaire Leonarda, en pleine crise des Bonnets rouges et je le mets en condition : 'Je ne sais pas si ce sera le moment mais il faut qu’on réfléchisse à la façon dont on fera les choses si je dois changer de Premier ministre"...

"Manuel savait que je considérais qu’Urvoas n’était pas qualifié, je ne l’aurais jamais nommé à ce poste… À la rigueur, à la Justice ? Non, et puis il est très utile à la Commission des lois"...

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