La valse des politiques dans le privé, rien d'illégal


Gerhard Schröder, ancien Chancelier allemand, grand ami de Poutine ayant conseillé Rothschild, et présidé le russe Gazprom



Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy


BRUXELLES 15/09/2016 (journaldeleconomie.com) -- L'entrée de l'ancien président de la Commission européenne chez Goldman Sachs n'a rien d'illégal. Ce qui fait grincer les dents chez cette institution européenne, c'est les fonctions que l'ancien président de la CE, également ancien Premier ministre du Portugal, occupera. Jean-Claude Juncker, son successeur, a adressé une lettre à Emily O'Reilly, médiatrice de l'Union européenne pour demander des "clarifications". Si Barroso a largement respecté la période d'un an et demi, période pendant laquelle les anciens commissaires européens ne peuvent pas occuper des fonctions élevées dans le privé, Juncker craint une collusion et un conflit d'intérêts. José Manuel Barroso conseillera en effet la "banque du diable" sur la gestion du Brexit. Goldman Sachs fait partie des banque qui ont fait engloutir des milliards de dollars de pertes pendant la crise financière des subprimes en 2008, et souffre d'une image exécrable sous la présidence de Lloyd Blankfein.
 

Le cas Barroso n'est pourtant pas un isolé. Nombreux sont les "ex-" ayant occupé de hautes fonctions institutionnelles et publiques à sauter le pas vers les entreprises privées. Les exemples iconiques ne manquent pas. 

Gerhard Schöder, ancien Chancelier en Allemagne, était conseiller chez Rothschild et a démissionné en mars 2016 après 10 ans de services où il a conseillé plusieurs sociétés de l'Europe de l'Est jusqu'en Russie, chez le sulfureux géant gazier russe Gazprom, tout en murmurant aux oreilles attentives de Poutine. Schröder était tout simplement nommé président du Conseil de surveillance de Gazprom, ayant pour mission la construction du gazoduc entre la Russie et l'Allemagne.

Tony Blair, ancien Premier ministre britannique, a lui aussi cédé à l'appel des privés en siégeant au Conseil d'administration du leader mondial du luxe, le français LVMH (Louis Vuitton Möet Hennessy). Son président Bernard Arnault le présente comme "un ami de longue date" devant les médias. Le même Bernard Arnault qui ne cache également pas son amitié avec Vladimir Poutine qui a rendu visite aux chais du Cheval Blanc, appartenant au groupe français.

Un cas plus récent, celui d'Arnaud Monterbourg, ancien ministre français du Redressement productif, qui a occupé un siège au Conseil de surveillance du groupe d'ameublement et de design Habitat

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