Le désordre de Malte

Des sociétés présentes sur l'île de Malte auraient permis une évasion fiscale de 2 milliards d'euros, préjudiciables à des pays de l'UE. 



Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy | EIC  

LA VALETTE - 20/05/2017 - L'European Investigative Collaborations (EIC), un réseau de treize médias européens, publiera à partir du vendredi 19 mai et pendant quinze jours quelques 150.000 documents faisant office de pratiques fiscales déloyales sur l'île de Malte. Ces documents remettent en cause les pratiques de 53.247 sociétés maltaises qui sont en réalité des filiales de grands groupes européens. Cette révélation a été annoncée hier sur le site Mediapart, faisant partie de l'EIC, qui dénonce une évasion fiscale de 2 milliards d'euros, préjudiciables à des pays de l'Union européenne.


Plusieurs grands groupes européens sont mis en cause par ces documents dénommés Malta Files. Des industriels comme Bouygues, Total, BASF, BMW, Bosch, Ikea, Lufthansa, Puma, Rheinmetall, et des banques comme JP Morgan, Reyl, Deutsche Bank, sont cités dans ces fichiers confidentiels.

Si le ministère des Finances de la République de Malte a assuré l'opinion sur la légalité de la présence de ces sociétés sur l'île de Malte, les observateurs restent perplexes car ce pays de 316km² préside jusqu'à fin juin l'Union européenne. L'île de Malte organise en outre des élections générales anticipées le 3 juin, date butoir de cette publication des Malta Files.

Un autre fait marquant des Malta Files, c'est la présence dans les documents citant les noms de grands patrons comme Jean-François Decaux (JC Decaux), Maurice Ricci (Akka Technologies), Xavier Niel (Iliad-Free), Hubert Martigny (cofondateur d'Altran), Olivier Bertrand (groupe Bertrand) et Stéphane Courbit (Lov Group), ayant mis sous pavillon maltais leurs yachts. Les auteurs dénoncent une optimisation fiscale profitant des charges sociales très basses sur l'île de Malte.

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