Réchauffement climatique : les "refuges" de la biodiversité comme Madagascar et l'Amazonie predront plus de 50% des espèces

33 refuges planétaires de la biodiversité perdront 88.000 espèces animales et végétales dans les années à venir. En cause : le réchauffement climatique.



Par Tsirisoa Rakotondravoavy | Journal de l'Economie   


MEDELLIN - 17/03/2018 - Une conférence mondiale sur l'état de la biodiversité se tient actuellement à Medellin, en Colombie. Le WWF y a tiré la sonnette d'alarme sur le réchauffement climatique. Si les pays n'arrivent pas à limiter la hausse de la température à 2°C engagée après l'Accord de Paris, des basculements accélérés pourraient survenir dans les berceaux de biodiversité comme Madagascar, l'Amazonie, l'Australie, et d'autres zones "refuges" du globe.


Quelques années après l'initiative mondiale COP21, le WWF constate que la menace est encore réelle sur le réchauffement climatique, et que bien moins de pays ont respecté l'engagement sur l'Accord de Paris à ramener leurs efforts vers un réchauffement limité à 2°C. Réunis actuellement à Medellin, en Colombie, les observateurs climatiques feront un état global de la biodiversité. Mais avant cette publication mondiale, le WWF interpelle les pays sur le non-respect de l'Accord de Paris et ses conséquences. Le monde s'achemine de manière dramatique vers un réchauffement à plus de 3,2°C, ce qui entrainera des extensions d'espèces à plus de 50% dans les zones "refuges" de la biodiversité planétaire.

Plusieurs zones sont qualifiées comme prioritaires en tant que refuges planétaires de la biodiversité : l'Himalaya, le Bornéo, le lac Baïkal, le désert de Namibie, le Chili ou l'Australie. Mais deux zones se retrouvent dans une situation préoccupante : Madagascar et l'Amazonie. La déforestation avance dans ces deux zones à une vitesse alarmante et les saisons y sont plus dures : hausse de la pluviométrie en été et des hivers très secs, violence accrue des cyclones et des tempêtes. En cause, selon le WWF, la hausse de la température constatée ces dernières années. Si rien n'est fait, ces deux "refuges prioritaires" pourraient perdre plus de la moitié de la biodiversité animales et végétales. 

A Madagascar, si la hausse de la température constatée dépasse les 3°C, plus de 50% des espèces animales, notamment les reptiles et les amphibiens (poissons) pourraient disparaitre dans les 20 ans à venir. Le poisson, les crustacés et les espèces végétales rares sont pourtant des produits économiquement vitaux pour la Grande Île, notamment sur l'exportation. Ces espèces endurent ainsi une double menace : l'exploitation massive par l'homme et le réchauffement climatique croissant. 

En Amazonie, la situation est plus qu'alarmante. C'est tout simplement l'équilibre de l'écosystème animal et végétal qui est menacé. Les reptiles et les amphibiens endémiques à cette région vont disparaitre, avec la déforestation croissante. 

Madagascar et l'Amazonie font partie des régions qui ont subi les actions planétaires extérieures à leur situation. Le réchauffement climatique  mondial pourrait atteindre les 4,5°C entre la Révolution Industrielle au 19è siècle et l'époque actuelle. Les activités économiques planétaires sont pointées du doigt et aucun pays ne semble prêt à les réduire ou à les ralentir.

Si des actions de protections ont été engagées dans ces deux zones fragiles, la situation semble inexorable au vu de la courbe du réchauffement climatique enregistrée dernièrement. En tout, 33 régions abritant 88.000 espèces animales et végétales sont ainsi menacées si rien n'est fait, selon le WWF.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires