USA - Elections : Bloomberg, le tycoon qui peut "tuer" Trump



Crédité de seulement 3% d'intentions de vote chez les Démocrates, le milliardaire Michael Bloomberg, ex-maire républicain de New York (2002-2013), a investi 31 millions de dollars en publicité, pour la semaine du 25 novembre dans une vingtaine d'Etats. Cette annonce a précédé à celle de sa candidature pour les élections américaines de 2020. Sa stratégie : créer un front anti-Trump, avant les primaires Démocrates.

Sa candidature, appuyée par des rumeurs depuis plusieurs semaines, ne fait pas que des amis pour le tycoon du business de 77 ans Michael Bloomberg. Chez les Démocrates, où il n'est crédité que de 3% des intentions de vote, contre 19% pour l'ex-vice président Joe Biden, 19% pour Bernie Sanders, 13% pour Elizabeth Warren et 6% pour le maire de l'Indiana Pete Buttigieg, cette candidature sera contestée (sondage Ipsos - Reuters). Michael Bloomberg n'a en effet aucune position officiellement crédible chez eux, à part son appui à Barack Obama en 2012, où ce dernier a fait un record d'investissement de 25 millions de dollars en communication à la dernière semaine de sa campagne. Il faut savoir que Bloomberg compte lever plus de 100 millions de dollars pour sa future campagne. Il en a les moyens, et l'influence pour y arriver.

Cette inimitié chez les Démocrates a commencé à prendre forme. Bernie Sanders y a ouvert le feu en déclarant être "dégoûté" de cet investissement de Bloomberg dans la campagne. Sanders accuse le milliardaire "d'acheter les élections", de les ramener sur le terrain de l'argent et de mettre en abstraction tout débat d'idées, ce après la même critique d'Elizabeth Warren il y a deux semaines. D'autres suivront certainement après l'annonce officielle de la candidature de Michael Bloomberg, qui a eu lieu dimanche.

D'un autre côté, Joe Biden, un des favoris Démocrates, subit les foudres de Trump qui l'accuse lui et son fils d'être proche de l'Ukraine, avec des soupçons de corruption.

Politiquement, la bataille interne chez les Démocrates pendant les primaires pourrait donner raison à la candidature de Bloomberg. Ils sont 17 candidats annoncés pour ces primaires, et la majorité va tomber pendant les débats.

Pour ceux qui vont briller pendant ces primaires, le côté économique de la campagne va faire la différence. Michael Bloomberg, en fin stratège et crédité d'une fortune de 53 milliards de dollars le plaçant parmi les hommes les plus riches de la planète, s'est donné la liberté de faire cet investissement de 31 millions de dollars en communication, pour toute la semaine du 25 novembre selon le New York Times, un record absolu dans l'élection américaine. Cet investissement pourrait être accompagné d'un message : il n'y a qu'un tycoon qui pourrait battre un tycoon, annonçant un duel Bloomberg - Trump, entre milliardaires, où seul l'argent va parler. La communication aussi.

"Un tweet ne peut pas menacer la sécurité d'un pays", peut-on lire sur des panneaux, dans quatre Etats-clés de cette élection : Arizona, Michigan, Pennsylvanie et Wisconsin. Ces quatre Etats pourraient basculer Démocrates ou Républicains (swinging states), suivant les tendances de dernières minutes des campagnes. Et ces Etats font partie de ceux qui sont ciblés par la première campagne de Bloomberg.

La fortune de Donald Trump en 2019 est de 4,5 milliards de dollars selon Forbes. Trump conteste et insiste qu'il possède plus de 10 milliards de dollars.


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