Afrique - Covid19 : le transport aérien perdra 400 millions $ en 2020


Lors du récent sommet "Aviation Africa" à Addis Abeba 5ème édtion, le sujet du coronavirus s'est invité dans les débats, le transport aérien étant son principal canal propagation à travers les pays. Si les aéroports africains ont mis en place les mesures adéquates pour filtrer les passagers, les compagnies aériennes constatent une baisse du trafic et s'attendent à un manque à gagner important en 2020.





Covid-19 : étude menée par l'IATA





Le constat est sans appel devant 600 acteurs du secteur provenant de 32 pays : "Les compagnies aériennes africaines devraient collectivement perdre environ 400 millions de dollars en raison de cette épidémie", a déclaré Raphael Kuuchi, vice-président de l'IATA (Association internationale du transport aérien) à Addis Abeba, lors du forum Aviation Africa. La baisse du transport de passagers pourrait atteindre 4,3% en 2020 et l'IATA prévoit une perte de recette globale de 29,3 milliards de dollars à cause du coronavirus et les annulations de voyage en conséquence. Les compagnies chinoises à elles seules dégageront une perte de recette de 12,8 milliards de dollars en 2020.





Ce scénario est basé sur une étude menée par l'IATA sur cette épidémie, comparée à celle du SRAS en 2003, où une courbe en V, baisse conséquente suivie d'une hausse symétrique du volume de la demande, a été observée. Ainsi, les compagnies s'attendent à une reprise future du secteur, pas avant un an, en observant l'évolution de l'épidémie dans chaque continent.





Flexibilité sur les slots





L'IATA a également émis une recommandation pour plus de flexibilité des règles d'attribution de créneaux horaires (slots) aux compagnies dans les aéroports. En cette période exceptionnelle, il leur est en effet difficile de respecter cette règle appelée "use it or lose it" où ces compagnies opèrent sur au moins 80% des créneaux horaires qui leur sont alloués. Cette mesure pourrait atténuer la baisse du trafic face aux décisions respectives de chaque Etat sur les mesures prises face à l'épidémie (fermeture de lignes sur un pays source du virus, évacuations, ...)





Connectivité





Autre point soulevé lors du forum, selon Abderahmane Berthé, secrétaire général de l'Afraa (Association des compagnies aériennes africaines), "22% des africains qui voyagent entre deux villes du continent sont obligés de passer par un hub non-africain, souvent en Europe ou au Moyen-Orient". Ce chiffre est la cause du prix élevé de nombreuses lignes internationales vers les villes africaines. Le secteur pourrait faire face à ce déséquilibre avec l'ouverture de lignes intra-africaines, ouverture possible en densifiant le réseau aérien du continent.En attendant le recul et la résorption du Covid-19.


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