Covid 19 : les prisons de Madagascar très exposées


L'hiver austral arrive et le coronavirus menace les prisons malgaches. Les conditions de détention pourraient accélérer la propagation du Covid 19 dans ces prisons. Amnesty International s'alarme sur une catastrophe humanitaire à venir.





Depuis 2018, Amnesty International a enquêté sur les conditions de détention inhumaines dans les prisons de Madagascar, causées principalement par le recours excessif au pays à la détention provisoire. Le manque de budget pour assurer le bon entretien des prisons et le traitement des affaires judiciaires dans un délai prolongé ont entraîné une surpopulation carcérale. Le pays compte en moyenne trois fois plus de détenus que sa capacité globale.





photo : CICR / The New Humanitarian




Les prévenus et les condamnés sont entassés ensemble dans des cellules sombres, sans ventilation suffisante. La plupart des détenus dorment par terre sans couvertures ni matelas. La majorité des détenus, femmes et hommes, interrogés par Amnesty International se sont plaints du manque d'hygiène, de la malnutrition causée par une nourriture de mauvaise qualité. Ils ont un accès aux soins très éloigné de l'essentiel.





Dans ces conditions, les détenus ne sont pas en mesure de prendre des précautions pour se protéger contre le Covid 19, comme se laver les mains régulièrement et rester à une distance sûre l'un de l'autre. Ils n'ont même pas assez d'espace dormir sur le dos.





photo : Amnesty International




Les responsables pénitentiaires ont annoncé quelques mesures pour protéger les détenus du coronavirus : arrêt temporaire de toutes les visites dans les prisons, prise régulière de température chez les détenus et chez le personnel pénitentiaire, désinfection des prisons. Cependant, compte tenu du taux sans précédent de propagation du virus, couplé à la surpopulation carcérale, il semble difficile d'imaginer comment ils empêcheront le virus de se propager à l'intérieur des murs des prisons, sans parler des conséquences dramatiques en termes de taux de mortalité.





Amnesty International invite les autorités à envisager d'urgence des mesures pour réduire la population carcérale. La première étape consiste à libérer les détenus en attente de jugement et ceux qui risquent de contracter le virus, tels que les détenus âgés et ceux qui souffrent de problèmes de santé, notamment respiratoires à l'approche de l'hiver.


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