Océan Indien : Groupe Bernard Hayot rachète Vindémia. La Région Réunion veut un examen approfondi


Suite au feu vert de l'Autorité de la Concurrence française au rachat de Vindémia, filiale du groupe Casino sur l'Océan Indien, par le Groupe Bernard Hayot, le président de la région Réunion, Didier Robert a envoyé une lettre demandant un examen approfondi sur cette cession à Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances, après un autre courrier envoyé à Emmanuel Macron sur le même sujet. Cette demande s'aligne à d'autres inquiétudes sur cette vente qui doutent sur une "mainmise économique" sur la Réunion.





L'offre du Groupe Bernard Hayot sur le rachat de Vindémia à 219 millions d'euros, annoncée en juillet 2019, a été approuvé par l'Autorité de la Concurrence le 26 mai 2020. Ce rachat concerne les 247 magasins et enseignes de la filiale du groupe Casino à la Réunion, à Madagascar, à Mayotte et sur l'île Maurice (Jumbo, Score, Géant, Casino, Supermaki, Douka Be, ...). Groupe Bernard Hayot met ainsi la main sur une activité stratégique dans la distribution sur l'Océan Indien, alors que la maison mère de Vindémia, Casino, crédité de 37,38 milliards d'euros de chiffre d'affaires mondial avance son plan de désendettement.





https://journaldeleconomie.com/2019/07/22/ocean-indien-casino-cede-vindemia-score-jumbo-supermaki/
Jumbo Antananarivo, Madagascar




Mais l'inquiétude sur ce rachat stratégique dans la distribution soulève des doutes sur l'équilibre concurrentiel du secteur à la Réunion. Dans sa lettre envoyée à Bruno Le Maire, Didier Robert explique : "L'ensemble de la classe politique réunionnaise (sénateurs, député, président du département, président de la Région Réunion) a adressé un courrier au Président de la République pour attirer son attention sur les conséquences de cette transaction sur le pouvoir d'achat des ménages réunionnais, sur les filières de production locale, et sur le risque de quasi-monopole économique territorial". Le président de la Région Réunion demande au ministre de l'Economie et des Finances d'exercer son pouvoir d'évocation de 5 jours sur l'examen approfondi de l'opération (phase 2) par l'Autorité de la Concurrence. Didier Robert évoque également la situation sanitaire de la Réunion, qui pourrait aggraver la situation économique de l'île, notamment avec la fermeture probable d'entreprises et la destruction d'emplois locaux.





D'autres élus rejoignent cette alerte de Didier Robert sur ce dossier, comme Patrick Lebreton, maire de Saint-Joseph, qui évoque "une mainmise sur l'économie de la Réunion" ou encore l'association Adecalom qui avance "une décision humiliante venant de l'Autorité de la Concurrence".


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