Madagascar - FMI : une récession à -3,2%, perspectives


Abebe Aemro Selassie, directeur Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), a confirmé une perspective qu'il a brossée pour l'Afrique subsaharienne il y a 6 mois : "Aucun pays africain ne sera épargné par la crise sanitaire et économique". C'est dans cette sombre perspective qu'il a annoncé l'inévitable récession qui attend l'économie de Madagascar pour l'année 2020, à -3,2% du PIB.





La fermeture des frontières, l'écroulement du volume d'exportation et l'absence totale de touristes visitant Madagascar auront ainsi raison de sa croissance économique. Prévue à 0,8% (positive) par le gouvernement, le FMI a révisé ce chiffre à -3,2% (négative) et prévoit une récession sur toute l'année 2020. Le gouvernement malgache reste également prudent sur la possible reprise des activités et annonce un minimum de trois ans pour recouvrir les pertes et les conséquences de la crise sanitaire et économique.





Il faut noter que les pays pourvoyeurs de touristes et grands partenaires commerciaux de Madagascar figurent parmi la liste des pays dont la Grande Île a interdit l'entrée cette semaine, au vu de la confirmation de la deuxième vague de coronavirus dans ces pays.





"C'est une image véritablement inquiétante, en termes de perspectives économiques, qui reflète la faiblesse persistante de l'environnement économique mondial auquel sont confrontés les pays", se préoccupe Abebe Aemro Sélassié en confirmant que "l’Afrique ne retrouvera pas les niveaux de production d'avant la crise que vers 2023. L’année prochaine, on constatera encore une chute de 4 % du niveau de vie de la population".





Appuyer l'informel et le marché intra-africain





Un rapport économique du FMI en 2017 semblait déjà prédire la situation actuelle, alourdie des conséquences des changements climatiques et le niveau de pollution inquiétant. Ce rapport a pourtant soulevé l'importance du secteur informel en Afrique : "faciliter la migration des ressources depuis le secteur informel en développant le secteur formel doperait la productivité de l'économie et pourrait fortement contribuer à débloquer une croissance inclusive durable". En Afrique subsaharienne, l'informel contribue au PIB de 25 % à 65 %, avec un poids estimé entre 30 % et 90 % de l'emploi non-agricole.





D'un autre côté, l'Afrique se prépare à mettre en place la Zone de libre-échange continentale (Zleca), un projet freiné par la pandémie du Covid-19. Au vu du glissement trimestriel de la situation de chaque pays africain, notamment sur la réduction significative des échanges avec les autres continents, l'Afrique aurait intérêt à mettre en place ce projet plus rapidement que prévu, afin d'appuyer la reprise de chaque pays et d'amortir le choc de la chute de l'exportation vers l'Europe, l'Amérique ou l'Asie.


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