Seychelles : ce qui attend le nouveau président


Le candidat de l'Union Démocratique Seychelloise, Wavel Ramkalawan (photo), vient d'être élu président des Seychelles. Le temps que cet opposant à Danny Faure, président sortant, goûte sa victoire, la dure réalité de l'archipel va le rappeler : absence d'activités touristiques et chute de la roupie seychelloise.





Wavel Ramkalawan, 59 ans, prêtre anglican, a remporté l'élection présidentielle des Seychelles avec 54,9% des voix, contre 43,5% pour le président sortant Danny Faure. Ramkalawan a obtenu un encouragement laconique de son adversaire politique : "Bonne chance". Danny Faure, en vieux loup politique, sait de quoi il parle.





Les Seychelles font en effet partie des pays africains les plus frappés par la crise sanitaire et économique. Très dépendant du tourisme, cet archipel d'Océan Indien va entrer en récession, comme beaucoup de ces voisins de la région.





Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit une croissance négative de -13,8% pour les Seychelles en 2020. Les activités du tourisme, constituant la grande majorité de la recette de l'archipel, sont en berne et les hôtels n'ont aucune visibilité pour les mois à venir. La conséquence n'a pas tardé, la roupie seychelloise a continué à perdre sa valeur face à l'euro, et chutant de 20% les 30 derniers jours, à 22,86 roupies l'euro.









Wavel Ramkalawan aura ainsi à rassembler les énergies de son pays tout en scrutant le moindre relai à l'extérieur pour soutenir l'économie des Seychelles. Comme d'autres îles de l'Océan Indien, l'archipel seychellois attendra l'évolution de la seconde vague de Covid-19 en Europe en espérant que vers mi-2021, cela se tassera.





Malcom Webb, de Al Jazeera, a observé cette élection et a lancé cette analyse : "Les Seychelles sont l'un des pays les plus inégaux au monde. Il existe une petite minorité riche qui possède des hôtels et des entreprises touristiques. Beaucoup d'entre eux sont des descendants de personnes originaires d'Europe. La majorité des insulaires sont beaucoup moins riches et beaucoup d'entre eux descendent de générations qui ont été réduites en esclavage par les colons pour travailler dans des plantations. Le parti au pouvoir avait l'habitude de recueillir beaucoup de soutien de la part la couche la moins riche. L'opposition avait tendance à être soutenue par des propriétaires d'entreprises et des personnes plus riches. Il semble maintenant que beaucoup de gens aient perdu confiance en l'ancien parti au pouvoir".


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