La Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD) est chargée de protéger les entreprises françaises, civiles et militaires, jugées "sensibles". Ce jargon est couramment utilisé par de multiples services de renseignements français, extérieurs et intérieurs, dont fait partie la DRSD.
Relayé par BFMTV, Laurent Pourprix, directeur général de la société Titan Aviation, a déclaré presque comme un aveux de naïveté : "Nous les PME, on n'est pas préparé à ça. Face aux menaces croissantes du terrorisme et de l'ingérence étrangère, nous avons besoin de conseils". Cette déclaration illustre la méconnaissance des entreprises sur les menaces qui les entourent en matière d'informations stratégiques et de renseignements économiques. Le rôle de la DRSD est justement de les épauler, discrètement si possible, dans leurs activités et leurs relations avec les étrangers.
Procédés de fabrication industrielle, brevets, bases de données technologiques, répertoires clients, sécurité informatique, ... Tout est matière à attirer l'attention de menaces étrangères, de surcroit dans les industries des domaines civiles et militaires comme les télécommunications, l'armement, le secteur aéronautique et spatial, les transports, l'informatique, Internet, ou les médias.
Le cycle du renseignement
Les services d’Etats et les professionnels du renseignement utilisent généralement un cycle qui hiérarchise et classe les informations sur les entreprises. L’usage de codes couleurs nuancés, représentant des niveaux d’informations selon leur importance stratégique, est très courant dans le métier, sachant que ceci n’est nullement exhaustif : blanc pour les fruits de démarches de veille, gris pour les dispositifs de défense basés sur la sécurité dans son sens large, et noir pour les opérations mélangeant influence, lobbying, et opérations actives, souvent secrètes.
Cette partition, qui englobe ce qui est appelé communément « intelligence », varie très peu, suivant les organisations des Etats et des grandes entreprises. Mais elle est un instrument très courant d’évaluation de chaque méthodologie mise en œuvre.
Dispositif de défense de la DRSD
Ainsi, la DRSD assiste à la fois l’Etat et les entreprises sensibles afin de synchroniser les informations stratégiques et détecter en amont, si possible, les menaces sur les intérêts civiles et militaires français. Les contrats d’exportation de produits et de services, les contrats d’implantation d’entreprises étrangères en France et les multiples ouvertures de filiales de grands groupes et de PME françaises à l’étranger sont passés à la loupe par ce service afin d’anticiper les menaces potentielles.
BFMTV a révélé que, rien que dans la région lyonnaise, pas moins de 300 entreprises sont surveillées par la DRSD dans ce contexte de protection permanente. « La menace est polymorphe et on agit sur l’ensemble du spectre », a expliqué le colonel Jean-Christophe, à la tête de la DRSD – Lyon, composée d’une soixantaine d’agents.
Certaines entreprises potentiellement menacées bénéficient d’informations partagées par la DRSD et de visites de leurs agents qui préconisent une toute autre manière de gérer les documents, de recevoir les visiteurs étrangers dans leurs locaux et surtout de protéger leur réseau informatique interne.
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