Dans le "monde d’avant", soit avant la pandémie de Covid-19, l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) prévoyait une hausse de 5 % des embauches de cadres en 2020. Huit mois plus tard, force est de constater un résultat totalement à l’opposé : les projets de suppressions de postes qui se multiplient, les ingénieurs et cadres comme les employés des fonctions supports sont les plus touchés.
On estime une chute de 30 à 40 % des embauches de cadres sur l’année complète, et les annonces d’emplois cadres de l’industrie ont également baissé de 38 % par rapport à la même période de 2019. Dans de nombreux secteurs, ce sont les départs qui sont au programme, avec une multiplication de projets de suppressions de postes au fil des annonces des entreprises.
Le constat des directions est sans équivoque : lorsqu’une entreprise va bien, elle fait naturellement grossir ses fonctions supports, et lorsque ça va mal, certaines activités, comme les achats, sont allégées, et on peut même se passer de certaines autres.
Ainsi, Airbus, qui comptait 5.050 salariés en France, doit réduire son effectif de 17%, soit 873 collaborateurs. Sur les postes supprimés, deux tiers concernent des cols blancs et un tiers des cols bleus.
Dans l’automobile, Renault va supprimer en France 2.100 postes dans le manufacturing, et 2.500 dans les fonctions globales.
Le marché de l’infogérance d’IBM France est grignoté par la forte montée en charge du cloud, avec les Google, Amazon et autres Microsoft. « Big Blue » faisait partir en moyenne partir 300 à 400 personnes par an depuis plusieurs années (à 95% de cadres), mais le plan 2020 prévoit d’en renvoyer 1.251, soit un quart de l’effectif.
Nokia tente de rester compétitif dans la course aux réseaux et aux équipements télécoms, mais pour la première fois depuis 2016, la R&D en France est touchée avec également un plan de départ de 980 collaborateurs pour cette entreprise.
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