France : Macron décide de supprimer l’ENA

L’intention d’Emmanuel Macron de supprimer l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) n’est pas récente. Durant la crise des gilets jaunes, le président français avait déjà évoqué une réforme profonde de l’administration touchant presque tous les corps afin de l’adapter aux attentes actuelles des français. C’est devenu plus urgent depuis le début de la crise sanitaire il y a plus d’un an. Une crise qui a révélé davantage de dysfonctionnement dans les hiérarchies de l’administration.

Mieux réagir face aux crises financière, politique et sanitaire

La décision de supprimer l’ENA est certes symbolique mais révèle une volonté profonde de Macron d’ouvrir à de nouveaux profils les postes des grands corps de l’Etat, souvent très corporatistes et très fermés. Inspection de l’Etat, Cour des Comptes, Conseil d’Etat, … Ces entités jugées trop lourdes, qui ont donné à l’administration son image de mammouth inerte dépourvu de capacité de réactions face aux crises successives (financière, sociale, sanitaire), vont ainsi connaître un second séisme après celui mené sur ordonnance par le Général De Gaulle en 1945, après la guerre. Une nouvelle entité sera prévue pour reprendre les cursus de formation de l’après ENA.

De nouveaux profils pour casser les logiques de corps et les rentes à vie

Emmanuel Macron va annoncer ce jeudi 8 avril 2021 aux quelques 500 hauts fonctionnaires sa décision de démanteler l’ENA, et surtout son plan pour casser les logiques de corps et les rentes à vie, trop pesantes sur l’administration. Si cette proposition, qui devrait être débattue à l’Assemblée nationale avant juin, venait à être adoptée, les fonctionnaires seraient systématiquement évalués et affectés à une mission en fonction des besoins de l’Etat, et non plus sur la base de leur profil et leur classement à leur sortie d’une école d’administration. Cela engage une réforme des carrières et obligera aux fonctionnaires qui ne l’adoptent pas à une rupture conventionnelle de leur contrat.

De nouveaux profils seront à des postes qui étaient monopolisés par des sortant de l’ENA et de Sciences Po suivant les nouvelles réalités prises en compte par l’Etat, couvrant plusieurs thèmes d’actualités : thèmes scientifiques (santé, climat, …), écologie et environnement, pauvreté, laïcité, …

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