La crise sanitaire de 2020 et ses conséquences qui conditionnent l'économie mondiale jusqu'à maintenant ont attiré l'œil des économistes sur le rôle et les actions menées des banques centrales. Chaque pays a en effet à gérer sa politique de sortie de crise tout en gardant essayant de maîtriser l'inflation et l'évolution des taux d'intérêt.
Patrick Artus, dans une chronique sur Le Cercle des économistes, a soulevé les problématiques actuelles sur les actions des banques centrales, notamment sur l'absence de théorie sur leur choix pour la politique monétaire post-crise. En effet, depuis 40 ans, selon cet économiste, les banques centrales ont pris leurs décisions sur la base "d'une analyse théorique forte : la théorie de leur crédibilité, la neutralité monétaire (le fait qu’à long terme la politique monétaire n’influence que l’inflation), l’existence d’une courbe de Phillips (d’un lien entre situation conjoncturelle de l’économie et inflation), la théorie du taux d’intérêt neutre vers lequel les taux d’intérêt de la Banque Centrale devaient revenir à long terme".
Patrick Artus a observé un basculement à court terme en soulevant des problématiques observées actuellement : "Un problème majeur apparaît aujourd’hui : toutes ces théories, qui sous-tendent les choix de politique monétaire, sont rejetées par les faits et par la réflexion économique. Les Banques Centrales ne peuvent s’appuyer sur aucune des théories habituelles pour prendre leurs décisions".
Il précise ainsi sur 5 points majeurs ces problématiques : "Plus de lien entre la situation de l’économie et l’inflation, plus de lien entre croissance de l’offre de monnaie et inflation à long terme, l’inflation anticipée n’a plus d’effet sur l’inflation à long terme, le "taux d’intérêt réel neutre" n’existe pas, un vide théorique pour les banques centrales".
> Lire la chronique de Patrick Artus sur Le Cercle des économistes
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