Football : la Superleague d'Afrique adoptée par la CAF pour une vingtaine de clubs


La Confédération Africaine de Football (CAF) a tenu une assemblée générale extraordinaire au Caire. Cette instance du foot africain a adopté deux principales décisions le 26 novembre dernier : le soutien de la CAF sur la tenue de la Coupe du Monde de Football tous les deux ans, au lieu de quatre actuellement, et la création d'une Superleague africaine de foot. Il faut se souvenir que l'idée d'une Superleague européenne a été rejetée sur le Vieux continent, mais le processus est différent en Afrique et le projet pourrait structurer le business du foot et des droits médias sur le continent.

Gianni Infantino, l'actuel président de la FIFA, avait lui-même lancé cette idée de Superleague en 2019 lors d'une réunion CAF-FIFA en République Démocratique du Congo. Il avait soutenu que cette nouvelle ligue pourrait générer jusqu'à 1,5 milliards d'euros sur cinq ans. Le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, élu nouveau président de la CAF à la place du malgache Ahmad Ahmad, a repris le dossier en main et a chargé une équipe pilotée par le mauritanien Ahmed Ould Yahya, un des vice-présidents de la CAF, pour la mise en forme du projet. Des pourparlers ont déjà commencé auprès de différentes fédérations nationales africaines pour sa mise en place.

Sur le papier, environ vingt clubs seraient directement intégrés à la Superleague. Un des membres de la CAF s'est avancé sur le contours du projet tout en gardant l'anonymat : “Il faut s’attendre à ce que Zamalek et Al-Ahly (Egypte), l’Espérance Tunis et l’Etoile du Sahel (Tunisie), le WAC Casablanca et le Raja Casablanca (Maroc), le TP Mazembe (RD Congo), des clubs algériens (JS Kabylie) ou sud-africains (Kaizer Chiefs) soient concernés. Uniquement des gros, avec un palmarès conséquent au niveau continental". 

Chaque grand club africain a sa réaction suite à l'adoption du projet de Superleague. Ridha Charfeddine, le président de l’Etoile du Sahel, tempère : “D’abord, l’initiative vient de la CAF. En Europe, elle ne venait pas de l’UEFA mais de plusieurs clubs. Cela devrait éviter les divisions. Sur le principe, je ne suis pas hostile à la SuperLeague, car nous savons que la Ligue des Champions engendre des frais importants et qu’elle rapporte peu, 2,2 millions d’euros au vainqueur et 1,1 au finaliste. Une compétition plus rémunératrice grâce à des droits télé en hausse et au sponsoring privé, pourquoi pas, mais à condition qu’elle n’affaiblisse pas les championnats nationaux. C’est ma crainte principale.” 

Benoît You, patron de l’ASEC Abidjan, évoque des rumeurs sur une Ligue fermée et exclusivement réservée à une élite, et donne sa position : “Si c’est le cas, je n’y suis pas favorable. Car cela creuserait encore un peu plus les inégalités. En revanche, si la participation est liée au mérite sportif, et permettrait donc un club comme l’ASEC d’en être, je suis pour !”.

D'autres clubs s'y sont opposés tout simplement mais attendant de voir la position de la majorité. Dans tous les cas, si le projet se réalise, l'Afrique sera le pionnier de ce type de compétition dans la planète foot mondiale. 

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires