Ordinateur quantique : "Alice & Bob" (France) dans la course face aux géants de la tech


Le nom de la startup "Alice & Bob" rappelle plus un titre film ou de livre plutôt qu'un futur acteur européen majeur de l'ordinateur quantique. C'est pourtant le cas car cette startup française vient de lever un second fonds de 27 millions d'euros pour rester dans la course de l'ordinateur quantique, sur un marché estimé à 850 milliards de dollars à travers le monde. Sur son activité, Alice& Bob fait face à des géants chinois, japonais et surtout américains comme Google ou IBM. 
C'est auprès d’Elaia, du fonds Digital Venture (BpiFrance) et Supernova Invest, avec la participation de Breega qu'Alice é Bob" a levé les 27 millions d'euros afin de poursuivre le développement de son "ordinateur quantique universel et sans erreur". La startup a déjà levé 3 millions d'euros lors son lancement avec Elaia, PSL Innovation Fund et Breega. La dernière levée de fonds effectuée par la startup, fondée par Fanny Bouton, Théau Peronnin et Olivier Ezratty, est la plus importante du segment de l'ordinateur quantique en France.

Théau Peronnin, directeur général d'Alice & Bob, explique : "Nous développons le premier ordinateur quantique universel et sans erreur pour vendre sa puissance de calcul à l’industrie. Cet ordinateur est une machine qui exploite les mathématiques plus riches de la physique quantique pour accélérer la résolution de certains problèmes trop complexes, même pour les supercalculateurs actuels. Aujourd’hui, nous sommes 37 personnes, nous avons monté notre propre laboratoire R&D, nous avons avancé sur les performances de nos qubits et désormais, nous arrivons dans une nouvelle phase d’accélération avec cette levée de fonds".

La situation géopolitique actuelle soulève la question sur la souveraineté dans les technologies, et le segment de l'ordinateur quantique fait partie d'un enjeu de maîtrise technologique sur la quelle les pays sont en concurrence ouverte.

"Il y a une question de souveraineté économique. Voir l’Europe être privée de cette révolution quantique serait dramatique. Les pouvoirs publics, au niveau national et européen, ont bien cerné ces enjeux. Les États-Unis sont très au point, notamment car ils ont cette capacité à transformer les innovations technologiques en aventures entrepreneuriales et à se donner les moyens de leurs ambitions. Le vrai défi est d’arriver à faire des machines suffisamment stables. Construire un ordinateur quantique est un paradoxe, puisqu’il faut construire une machine bien isolée et contrôlable à la fois. C’est la course qui a lieu aujourd’hui avec un certain nombre d’acteurs, dont les GAFA", a détaillé Théau Peronnin.

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