Rishi Sunak retrouve Goldman Sachs, cette fois comme conseiller senior, un an après avoir quitté Downing Street. Dans un communiqué, la banque d’investissement américaine a fait savoir que l’ancien Premier ministre britannique va conseiller la clientèle internationale de l’établissement.
L’ancien Premier ministre britannique Rishi Sunak fait ainsi son retour dans le secteur financier. La banque d’investissement américaine Goldman Sachs a annoncé avoir nommé Sunak en tant que senior advisor, une fonction stratégique qui intervient un an après la débâcle électorale historique du Parti conservateur, alors dirigé par l’ex-chef du gouvernement. Âgé de 45 ans, Rishi Sunak conserve son siège de député dans le nord de l’Angleterre, mais s’était jusqu’ici montré discret sur ses ambitions futures après son retrait de la vie politique active.
Rappelons qu'avant d’entamer sa carrière publique, Sunak avait déjà évolué chez Goldman Sachs au début des années 2000 en tant qu’analyste, avant de poursuivre dans plusieurs hedge funds. "Ce retour dans la finance marque une continuité logique pour celui qui est considéré comme l’un des dirigeants politiques les plus au fait des enjeux économiques mondiaux", a commenté un analyste financier de la City. Grâce à son parcours dans la haute finance et à la fortune de son épouse – fille du cofondateur d’Infosys, géant indien des services numériques –, Sunak était devenu le Premier ministre britannique le plus riche de l’histoire contemporaine. Cette aisance financière avait suscité de vives critiques, certains lui reprochant un manque de proximité avec les réalités sociales du pays.
Sa nouvelle fonction au sein de Goldman Sachs s’inscrit dans une longue tradition de figures politiques rejoignant les grandes institutions financières, attirées par leur capacité d’influence et leur expertise en matière de politiques publiques. « Je suis ravi d’accueillir Rishi de nouveau chez Goldman Sachs », a déclaré David Solomon, directeur général de la banque, saluant « ses perspectives uniques sur l’économie mondiale et la géopolitique » qui seront mises à profit pour conseiller la clientèle internationale de l’établissement. Ce type de recrutement n’est pas inédit dans la City. D’anciens Chancellors of the Exchequer tels que George Osborne ou Sajid Javid ont eux aussi intégré le secteur privé après leur passage au gouvernement, rejoignant respectivement BlackRock, Robey Warshaw ou encore Centricus.
Selon Goldman Sachs, Sunak interviendra sur un large éventail de sujets macroéconomiques, apportant un éclairage précieux aux dirigeants d’entreprise et aux investisseurs institutionnels. Toutefois, en vertu des règles de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique au Royaume-Uni, il lui est interdit pendant un an de représenter Goldman auprès des autorités gouvernementales britanniques. Avec ce nouveau rôle, Sunak renforce le lien entre sphère politique et finance de haut niveau, "illustrant une fois encore la porosité entre les centres de pouvoir à Londres, Washington et Wall Street, selon un média anglais.
Le come-back de Sunak chez Goldman Sachs a été abondamment commenté par les médias du monde entier ces derniers jours. Ce qui a notamment conduit l'intéressé à faire savoir que "la rémunération versée par Goldman Sachs sera affectée au Richmond Project, son initiative caritative axée sur l’amélioration des compétences en calcul". Ses proches ont aussi à plusieurs reprises tenu à souligner que l’ancien Premier ministre ne pourra pas faire de lobbying auprès du gouvernement britannique au nom de Goldman Sachs, utiliser ses contacts de Whitehall pour influencer les politiques, ou conseiller la banque sur des contrats avec l’État, du moins pour l'instant. Une précision qui n'a pas permis de calmer une certaine presse.
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