Le consensus sur le climat à Doha

Consensus sur le climat à Doha et naissance de Kyoto II

par Tsirisoa Rakotondravoavy

La conférence de Doha a permis le samedi 08 décembre 2012 aux pays participants d'arriver à un consensus sur la gestion du réchauffement de la Terre et des conséquences climatiques et économiques sur la planète. Le premier acte de consensus concerne la prolongation des accords de Kyoto I vers un protocole Kyoto II portant sur le prolongement des accords de Kyoto jusqu'en 2020. Le vice-Premier ministre qatari abdallah al-Attiya a rendu un discours rapide sur l'adoption du protocole de  Kyoto II illustrant "la volonté des parties dans leur ensemble". Seuls la Russie, le Japon et le Canada ont refusé la pratique de ce protocole. Cet accord est obtenu à l'arrachée et tout le monde avoue que c'est un accord fragile mais nécessaire pour avoir des résultats concrets sur la réduction de l'émission de gaz à effet de serre (GES) avant 2020. Delphine Batho, Ministre française de l'Environnement déclare "qu'il fallait éviter qu'un seul pays bloque le résultat si difficile à obtenir au bout de ces quinze jours de conférence."

Les protocoles Kyoto II engagent les pays industrialisés comme l'Union Européenne, l'Australie et une dizaine de pays industrialisés présentant 15% de l'émission de GES à réduire cette émission avant 2020. c'est un acte symbolique car cette proportion ne concerne pas les autres pays présents à Doha au nombre de 190 qui doivent trouver un autre accord pour entériner ce protocole.

Un autre accord obtenu concerne l'accord de l'aide financière aux pays du Sud pour affronter le changement climatique, surtout engendré par les avancées industrielles des pays du Nord. Ce protocole est enregistré au titre de "réparation après les dégradations climatiques causées par les activités industrielles des pays du Nord"'. Les pays du Nord ne l'entendent pas de cette oreille et rechignent à payer les 100 milliards de dollars prévus avant 2020 dans l'accord. Les pays du Sud exigent un paiement transitoire de 60 milliards de dollars accompagnant l'aide d'urgence de 30 milliards de dollars sur la période 2010-2012. Le Ministre des Affaires étrangères du Nauru regrette un accord qui n'est pas à la hauteur des attentes de l'Alliance des Etats Insulaires (AOSIS), "ce processus ne produit que des mots, et non des actes", dénonce-t-il. Les 60 milliards de dollars sont attendus par les pays du Sud avant 2015 pour que ce protocole soit effectif dans la lutte contre le changement climatique.



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La conférence de Doha est considérée comme une étape pour un accord de forceps mais utile pour faire bouger les choses et faire accepter aux Etats que l'urgence de trouver des accords communs pour la lutte contre le changement climatique est justifiée par la dégradation réelle que chaque Etat constate à son niveau. Cette conférence promet une autre qui est beaucoup plus ambitieuse, celle de Varsovie en 2013, où le protocole de Kyoto II devrait installer un mécanisme de compensation entre les signataires de l'accord à Doha en 2012 une force juridique au niveau de l'ONU en 2015.

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