Les relations franco-malgaches en froid ?

Les relations bilatérales franco-malgaches risquent de connaître un bouleversement avec la non reconnaissance par le gouvernement français des résultats de la prochaine élection présidentielle malgache prévue cette année. De ce fait, plusieurs mesures ont aussitôt été prises.

Par Hery Andriamiandra pour le Journal de l’Economie

Avec le non octroi de visa au Président de la Transition AndryRajoelina et de sa famille, ainsi qu’aux deux autres candidats Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka et de leurs proches, le boycott des autorités locales par les autorités françaises a commencé.
Autre fait marquant, la ministre déléguée des français à l’étranger Hélène Conway devait venir à Antananarivo le 1er juin dernier, mais sa visite a été annulée.
Sur le plan économique, plusieurs activités du secteur agricole financées par l’Agence Française de Développement réparties dans les régions d’Analanjiroro (nord-est),Atsinanana,Vatovavy-fitovinany (Est), Atsimo Atsinanana (Sud-Est), Alaotra-Mangoro (Centre-Est), Vakinankaratra et Amoron’i Mania (Hautes-Terres) se terminent en décembre prochain, selon Caroline Piquet, chargée de mission de l’AFD s’occupant du Développement Rural, de l’Environnement et Pêche.

C’est le cas du Programme National Bassins Versants-Périmètres Irrigués (BVPI) initié pour la première phase en 2003 jusqu’en 2009 et la dernière phase de 2009, se terminant en décembre 2013. Ces projets de conventions ont été signés avec l’ancienne administration Ravalomanana.
Le BVPI d’une valeur de 17,55 millions d’euros pour le Lac Alaotra et 15 millions d’euros pour les BVPI du Sud-Est et Hauts-Plateaux  permettent de financer des infrastructures hydro-agricoles, incluant des périmètres irrigués et drainage de bas-fonds en octroyant un conseil technique aux exploitations agricoles pour l’amélioration des systèmes de production et la gestion de fertilité via les techniques agro-écologiques.
Ce programme permet entre autre d’améliorer la sécurité foncière des exploitation agricoles en suivant la logique des bassins versants intégrant un territoire allant de l’amont à l’aval et soumis à des contraintes communes d’érosion ou de perte de fertilité.
Cet appui de l’AFD concerne aussi selon Caroline Piquet la diffusion nationale des techniques de culture agro-écologiques, en particulier le semis direct sous couverture végétale, gérée par le Groupement Semis Direct de Madagascar (GSDM).
L’implication de l’AFD, de la Banque Mondiale et de la coopération japonaise pour ce programme national BVPI démontre l’imbrication des programmes de développement du secteur agricole avec les acteurs multilatéraux, indiquant l’interdépendance de notre économie avec les partenaires extérieures.
Selon Caroline Piquet, « un nouveau concours se prépare, pour une enveloppe de 10 millions d’euros sur 2014-2018. Néanmoins, l’appui au secteur agricole dépendra du gouvernement français. »
Ces futurs concours devront permettre de consolider ces acquis, tout en concentrant les interventions sur les zones à plus fort potentiel.
Les modalités d’intervention devront également évoluer, en s’appuyant moins sur des structures - projet à la durée de vie limitée et fortement consommatrices de ressources financières et humaines. Si cet appui s’arrête, ça ne sera pas la première fois.

Le programme Millenium Challenge Account américain, basé sur la réduction de la pauvreté avec un portefeuille de 110 millions de dollars, accompagnant le secteur agricole local, a été interrompu vers la fin du mois de mars 2009 suite à la chute du Président Ravalomanana.

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