ECONOMIE MALGACHE




2011, année de réalisations pour Madagascar si tout se passe bien


Souvenons-nous du show que le président de la HAT Andry Rajoelina a mené au mois de novembre 2010 au Palais des Sport d’Antananarivo. Il y était question de quatre grands projets : la mise en place de « la plus grande cimenterie de l’Océan Indien », du tramway pour Antananarivo, la construction de logements sociaux pour les familles jeunes et la rénovation de la flotte d’Air Madagascar. Un grand acteur international sort du lot d’après les observateurs économiques du pays et surtout vu ses rares capacités à mettre en œuvre en même temps ces projets en un délai éclair dans les zones considérées comme politiquement chaudes : le fonds chinois China International Fund. Ce grand groupe est l’une des rares compagnies capables de livrer des grands ensembles comme il a réalisé pour l’Angola, décimé par 40 ans de guerre civile, 215.000 unités de logements sur plus de 31 millions de m², plus de 2800km de réseaux ferrés desservant trois grandes villes dont Luanda. Pour la Guinée, qui a connu un coup d’état militaire en 2009, CIF a créé à Conakry la toute nouvelle compagnie aérienne Air Guinée International avec deux Airbus, compagnie partagée par deux actionnaires, le CIF à 70% et l’état pour le reste. Le CIF gère plus de 10 milliards de dollars d’actifs sur la place boursière chinoise selon Bloomberg.

La hausse des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Chine est de 43,5% en 2010 par rapport à 2009, échanges estimés à 114,8 milliards de dollars. Le FMI a quant à lui félicité la présence chinoise sur le continent comme « salvatrice » face à la crise économique internationale et estime que la moyenne de 5% de croissance pour les pays africains est prévisible. L’investissement direct chinois se chiffre à 1,44 milliards de dollars en 2009. La Chine qui a signé contrat de transfert de technologies avec Airbus avec à la clef la construction d’une usine de montage du modèle A320 d’Airbus compte bien écouler ses avions sur le continent, d’où les projets de créations de compagnies aériennes ou de prises de participation dans des compagnies existantes en Afrique.


Madagascar verrait donc cette année la naissance de ces projets qui sera un grand soutien de la relance économique dans le sillage de la tendance internationale. C’est visiblement une équation à deux inconnus : est-ce vraiment une compagnie chinoise qui se charge de la réalisation de la majorité de ces projets et qu’en est-il du facteur politique, seul obstacle face ce bond en avant. 2011 sera une année d’élections à Madagascar et comme les autres périodes d’élections inscrites dans son histoire, le risque est réel sauf s’il y a une entente intelligente entre les entités politiques en place pour la sauvegarde de l’économie avec une croissance 2010 estimée à 2,8%. « China is key », titrait le Wall Street Journal le 9 janvier dernier en faisant le rappel que les places boursières de Shanghai et de Shenzhen Exchanges combinées seront les plus grandes bourses de valeurs avant 2030 avec plus de 3572 milliards de dollars gérés et dont le China International Fund est l’un des plus grands acteurs.

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