Le lycée technique de Morondava vient de fabriquer deux prototypes qu'il va commercialiser auprès de pêcheurs et de professionnels locaux pour le tourisme. Le prix est certes plus cher, jusqu'à trois ou quatre fois, comparé à celui des pirogues en bois mais l'enjeu est de taille. Il s'agit d'éviter la coupe de bois durs et précieux, d'où l'appui de WWF.
Par Tsirisoa RakotondravoavyLe profil des traditionnelles pirogues Vezo naviguant sur le Canal de Mozambique va-t-il changer ? Le lycée technique et professionnel de Morondava, à l'ouest de Madagascar, est en train de révolutionner une habitude ancienne. Les élèves de ce lycée technique ont en effet mis au point avec l'appui de l'organisme WWF une nouvelle génération de pirogues. Pour ce projet, ces jeunes issus de la filière "charpente maritime" proposent des coques et des balanciers en fibre de verre. Ce lycée technique vient de fabriquer deux prototypes qu'il va commercialiser auprès de pêcheurs et de professionnels locaux pour le tourisme. Les deux premiers modèles, un modèle mesurant 8 mètres appelé "molanga" dont dix unités sont fabriquées, et l'autre plus grand qui est une barque à balancier baptisée "lakana fiara", vont être mis sur le commerce aux prix respectifs de 600.000ariary (214 euros) et 1.600.000ariary (571 euros).
Le prix est certes plus cher, jusqu'à trois ou quatre fois, comparé à celui des pirogues en bois mais l'enjeu est de taille. Il s'agit d'éviter la coupe de bois durs et précieux, dont l'essence la plus utilisée localement dans la fabrication de pirogues est le "farafatsy", le nom scientifique étant le givotia madagascarientis, une essence qui se fait de plus en plus rare. La fibre de verre, additionnée à huit matières de composition, va conférer une plus grande sécurité en mer par rapport à l'entrée d'eau car il est complètement étanche et chaque pirogue va gagner en durée de vie par rapport aux anciennes pirogues en bois qui ne survivra pas au-delà de trois ans d'exploitation. Ces nouveaux modèles sont appelés en effet à servir jusqu'à dix années. De ce fait, le propriétaire de pirogue fera une économie considérable à l'investissement car tout au plus, son matériel sera amorti à la quatrième année.
Le WWF a apporté son soutien à ce projet car le souci du respect de l'environnement y a pris sa dimension la plus large, celle de la préservation intégrale des forêts, première mission actuelle de cet organisme en cette période où les bois précieux de Madagascar sont coupées à un rythme inconsidéré.
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