MtGox : quand la monnaie virtuelle bitcoin se fait rattraper par la réalité

Attaqué de partout, la plateforme MtGox pour bitcoin, monnaie virtuelle, tente de renverser la vapeur. Mark Karpelès, le PDG de MtGox veut reprendre le contrôle des événements et rassurer les déposants. Ces derniers perdent patience et les actions en justice commencent à s'aligner.

Source : AFP

Mark Karpelès (à dr) face à un déposant le 25 février

La situation de MtGox, l'une des plus anciennes plateformes de bitcoin, monnaie virtuelle, s'est vite compliquée le mercredi 26 février dernier. Le lundi d'avant, Mark Karpelès, le PDG de MtGox, a démissionné du conseil d'administration de la plateforme de bitcoin. Sa part de marché mondial atteignait en janvier 15% des échanges de bitcoin sur la planète avec un cours à 900 dollars l'unité. Subitement, ce cours a plongé et a perdu 85% de sa valeur pour atterrir à 135 dollars au début du mois de février. Ryan Selkis, un investisseur sur bitcoin aurait fournit un document faisant office d'un piratage de la plateforme de bitcoin ces dernières années. Ce document était transmis à Dow Jones Newswire et ce dernier a publié l'information selon laquelle MtGox, basé à Tokyo, se serait fait pirater au total de 750.000 bitcoins d'une valeur de 440 millions de dollars.

Dans la journée, d'autres plateformes de bitcoin comme Bitstamp, BTC China ou Coinbase, ont perdu une bonne partie de leurs valeurs, le cours mondial de bitcoin chutant à cette même journée jusqu'à 10%. Ces plateformes se sont désolidarisées de MtGox en émettant un communiqué précisant que les agissements de Mark Karpelès ne reflètent en aucun cas "la solidité, ni la vraie valeur du bitcoin."
Mark Karpelès, originaire de Bourgogne, en France, est entre temps devenue la cible de la Justice japonaise. Le ministère des Finances, l'Agence des services financiers et la police japonais ont ouvert une enquête sur lui. Wall Street Journal a révélé en même temps que Mark Karpelès est cité à comparaître par un procureur à New-York. L'Agence des services financiers de Tokyo a pourtant révélé après enquête qu'il n'y avait rien à faire contre le problème MtGox.
Mark Karpelès lui-même a déclaré le 26 février qu'il était toujours à Tokyo contrairement à ce qui se dit sur internet après la fermeture subite de son site et l'interdiction de retrait des déposants de MtGox le 7 janvier. Il essaie de rassurer les déposants en invitant ces derniers à se connecter sur son site où ils verront la suite des événements.
Le bitcoin, né en 2009 sur des codes cryptés, permet des échanges commerciaux et de services sur internet et échappe totalement aux institutions de régulation financière. Une réunion se tiendra ce soir à Tokyo selon Jonathan Waller de l'AFP, lui-même détenant 100.000 dollars de bitcoins chez MtGox, selon une information Les Echos. Cette réunion mettra à table des membres de l'association Bitcoin Tokyo et tournera vraisemblablement autour du problème MtGox.
Ces événements et surtout cette impuissance des pouvoirs publiques témoignent d'un problème de fond, lié à la solvabilité du bitcoin par rapport aux législations des pays comme le Japon, la Chine, le Royaume-Uni et les Etats-Unis où le bitcoin est très prisé. Il y aurait un encours de 12,44 millions bitcoins actuellement dans le monde, et les disparitions de 750.000 bitcoins chez MtGox à Tokyo en constituent 6%.
Source : AFP

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