Outsourcing : Encore un point marqué par Madagascar

Un call center au centre d'Antananarivo - Photo : Trésor Public de Madagascar




Journal de l'Economie | Insight Desk
ANTANANARIVO, 06/07/15 (journaldeleconomie.com) -- Le match Maroc - Madagascar semble se pencher définitivement à l'avantage de la Grande Île . Cette dernière va abriter une énième société de centre d'appels venant du Maghreb. Outsourcia, société française présente au Maroc, va ouvrir dans les jours qui viennent son premier centre d'appels à Antananarivo, la capitale de la Grande Île. Outsourcia s'appuiera sur l'expérience d'une autre société française, Scemi, bien implantée à Madagascar depuis plus d'une décennie. Mais ce mouvement ne fait pas l'unanimité dans le secteur au Maroc au vu de la grève lancée chez SFR Maroc contre la délocalisation à Madagascar.

Avant l'annonce de sa délocalisation à Madagascar, Outsourcia comptait quatre centres de production au Maroc et trois en France. Le Maroc perd ainsi un autre point contre Madagascar où le nombre de sociétés d'outsourcing ne cesse de grossir. Si l'argument avancé par les acteurs de ce secteur très rentable est la maîtrise de la langue française, la vraie raison pourrait se trouvait sur une tout autre évidence, le coût très bas de la main d'oeuvre de la Grande Île qui fait sa compétitivité. Un coût très apprécié par les sociétés de centres d'appels du Maghreb, le Maroc et la Tunisie en tête. Le Maroc risque ainsi de ralentir la croissance du nombre d'emplois recensés dans les centres d'appels, à 65.000 actuellement. Et ceci au grand bénéfice de Madagascar qui accroît doucement ce nombre en dépassant les 50.000 emplois déclarés. Car de nombreux centres ne déclarent pas les emplois d'un centre d'appel comme un emploi fixe sous le régime malgache, un point que les autorités de la Grande Île devraient régler rapidement.

Les patrons de centres d'appels, "Call center" pour les professionnels, se réjouissent de cette situation en installant leurs centres à Madagascar. A l'instar de Youssef Chraibi, patron d'Outsourcia au Maroc, qui a déclaré à Jeune Afrique que "Madagascar bénéficie d'un bassin d'emplois de 4 millions de francophones, tout en ayant fait ces preuves dans les services externalisés. Il offre également les coûts en ressources humaines les plus compétitifs, parfaitement adaptés à des prestations standardisées".

Ce mouvement ne fait pas l'unanimité au Maroc, surtout depuis l'annonce d'un autre opérateur d'outsourcing de référence, SFR Maroc de son installation à Madagascar. Une grève a été lancée dans des centres d'appels appartenant à cet opérateur français pour tenter d'inverser la vapeur. Trop tard diraient les observateurs car les centres de SFR à Antananarivo seront déjà opérationnels d'ici peu.

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