L'Afrique du Sud pourrait interdire l'accès aux terres aux étrangers

Vue aérienne sur Le Cap, illustrant l'inégalité sociale en Afrique du Sud (photo : J.Miller) 



Journal de l'Economie | Tsirisoa Rakotondravoavy 

JOHANNESBOURG - 21/03/2017 - L'Afrique du Sud examine une nouvelle loi interdisant aux étrangers d'acheter directement des terres agricoles dans le pays. Le gouvernement cherche à favoriser l'accès à la propriété à la majorité noire de sa population. Les non-résidents seront autorisés à établir un bail long sur les propriétés où, à terme, la terre agricole devrait être majoritairement détenue par un sud-africain noir, selon ce nouveau règlement sur les terrains agricoles, publié dans la Gazette du gouvernement le vendredi 17 mars dernier. La proposition est soumise aux parlementaires ainsi qu'au public à travers les médias jusqu'au 17 avril.


Les dirigeants de l'African national congress (ANC) cherchent à accélérer le transfert de terres à la majorité noire pour réduire les inégalités sociales et inverser l'héritage de la règle du passé faite pour la minorité blanche. Le président Jacob Zuma a également promis d'intensifier la distribution de la richesse, promettant une «transformation économique radicale» dans sa dernière année en tant que leader du parti. Zuma a suggéré de modifier la constitution pour permettre à l'État d'exproprier les étrangers des terres contre une compensation équitable.

Les étrangers qui envisagent de vendre des terres doivent donner au ministre du Développement rural et de la Réforme agraire la première option sur la propriété, selon ce projet de loi. Le gouvernement aura 90 jours pour accepter l'offre, après quoi les terres pourraient être vendues prioritairement aux citoyens noirs Ce ministère imposera également des limites à la taille des fermes que les gens peuvent posséder, selon la région et après consultations, suivant ce projet de loi.

La «rhétorique de plus en plus populiste» de Zuma au sujet de la terre n'engage pas un changement politique brusque mais elle pourrait par contre nuire au climat des investissements, selon une note de BMI Research, une filiale de l'agence de notation Fitch Ratings Ltd.

"Alors que le président Jacob Zuma a commencé à adopter un ton de plus en plus populiste dans ses discours sur la réforme agraire, les mesures politiques avancées par l'ANC au pouvoir sont susceptibles de révisions pour plus de modération", selon BMI Research. La note a conclu comme suit : "Les déclarations politiques plus orientées vers le social offriront des vents défavorables à la confiance des investisseurs, minant encore plus la croissance en Afrique du Sud".

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